Dans le grand salon, des tables en laiton et fibre de verre ainsi qu’un canapé en laiton argenté créés sur mesure par Vincenzo De Cotiis côtoient une paire de fauteuils du XVIIIe siècle.
© Photo François Halard / Courtesy of Daniel Arsham and Perrotin
« Ce fut le coup de foudre au premier regard. » Pierre Hardy est sans équivoque quand on lui parle du moment où lui et son mari, Christopher Turnier, ont mis les pieds dans ce qui est aujourd’hui leur domicile : un hôtel particulier du xvii e siècle sur l’île Saint-Louis. Le couple ne s’attendait pas à trouver si vite chaussure à son pied – le créateur ayant un sens aigü de l’exigence. Et pourtant… Même vide et délabré, cet espace de 185 mètres carrés aux plafonds ornés de fresques mythologiques lui fit forte impression.
Pierre Hardy et Christopher Turnier sur un canapé en laiton argenté de Vincenzo De Cotiis
© Photo François Halard / Courtesy of Daniel Arsham and Perrotin
« L’espace avait des caractéristiques très classiques que nous tenions à conserver. »
Le créateur Pierre Hardy
Un Apollon en robe cramoisie, harpe en main, dominait le hall d’entrée, tandis que dans les autres pièces, des divinités grecques et romaines se prélassaient dans les nuages. Ces chefs-d’œuvre, tous attribués à Bon Boullogne, artiste français du xvii e siècle, les ont tout de suite conquis. Pierre Hardy, directeur artistique des souliers et des bijoux Hermès, passé aussi chez Dior et Balenciaga, avant de lancer sa propre marque, a toujours décoré lui-même ses lieux de vie. Mais cette fois, avec son mari, ils ont fait appel à Vincenzo De Cotiis, l’architecte d’intérieur milanais dont ils admirent le travail depuis longtemps. Le créateur sourit en évoquant la surprise de l’architecte à sa découverte des lieux. « Il y avait beaucoup de boulot », mais le couple connaissait la capacité de Vincenzo De Cotiis à dépouiller les intérieurs pour mieux en révéler l’essence. « L’espace avait des caractéristiques très classiques que nous tenions à conserver », se souvient l’architecte-designer, qui n’a pas caché son émerveillement face aux fresques. « J’ai essayé d’allier le style contemporain prisé par Pierre et Christopher à cet héritage classique. J’ai fait en sorte que les fresques donnent leur âme à l’appartement tout en le rendant minimaliste. »