Ce chercheur de l’École nationale supérieure en agronomie et industries alimentaires (Ensaia), université de Lorraine, qui a souhaité garder l’anonymat, exprime une « inquiétude ambiante quant à la qualité de l’air dans les locaux » de cet établissement de grande renommée.
Selon lui, « des capteurs qui ont posés l’été dernier révéleraient la présence de molécules chimiques classées COV (composés organiques volatiles) et CMR (cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction) ». Par ailleurs, toujours selon l’enseignement, des mesures effectuées indiqueraient « des résultats différents en période d’activité et hors période d’activité, en particulier concernant le laboratoire agronomie environnement », confie-t-il. « Des collègues veulent faire valoir leur droit de retrait, certains demandent à bénéficier du télétravail », poursuit le chercheur de l’Ensaia.
« Dans la zone de confort recommandée »
Contacté par téléphone, un représentant syndical confirme avoir été saisi du problème : « Des personnels nous ont fait part de leurs inquiétudes et, bien entendu, nous sommes attentifs à l’évolution de la situation en attendant que nous soient communiqués des résultats d’analyse. Si des risques sur la santé étaient avérés, il faut considérer également l’impact au niveau psychologique. »
Du côté de l’Université de Lorraine, la présidente Hélène Boulanger affiche une totale « transparence ».
« La Direction prévention, sécurité, environnement (DPSE) suit cette affaire au plus près. Plusieurs campagnes de mesures de la qualité de l’air ont été effectuées par des chercheurs spécialisés. Les valeurs moyennes restent dans la zone de confort recommandée. Les laboratoires restent accessibles, les niveaux mesurés ne présentant pas de caractère alarmant. Des analyses complémentaires sont en cours concernant deux événements les 14 avril et 22 août. Les premières vérifications des équipements de protection collective, dont le dispositif d’extraction, ont confirmé leur bon fonctionnement. Des contrôles complémentaires sur l’aéraulique du bâtiment sont également en cours », indiquent les services de l’université de Lorraine.
Une réunion s’est tenue vendredi 17 octobre avec une quarantaine de personnels de l’Ensaia dans le but de partager l’ensemble des informations disponibles.
La communication hebdomadaire de l’avancée des vérifications, des résultats de mesures et des données relatives aux émanations est actée de même que l’installation rapide de nouveaux capteurs pour obtenir des résultats plus précis.