Ce n’est pas parce qu’ils ont déjà été confrontés en opération à des missiles balistiques, potentiellement hypersoniques donc (cinq fois la vitesse du son), que les équipages des frégates Alsace et Forbin ne s’entraînent pas à répondre à ce type de menace.

Ainsi, à une semaine d’intervalle, pendant la première quinzaine de ce mois d’octobre, les marins de la frégate multimissions (FREMM DA) Alsace et de la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin, deux navires de guerre basés à Toulon, ont réalisé avec succès un tir de missile antiaérien Aster 30, respectivement contre un missile Mica supersonique et une bombe AASM (armement air-sol modulaire).

Ces tirs d’entraînement, auxquels était associé le centre Direction générale de l’armement (DGA) Essais de missiles du Levant, se sont déroulés au large de Toulon. Dans les deux cas, le missile Mica, comme la bombe AASM, ont été tirés depuis un Rafale Marine, avant d’être détruits, donc, par des missiles Aster 30.

Une menace bien réelle en mer Rouge

Pour le ministère des Armées et des Anciens combattants, « ce type de tir entraîne les équipages à faire face à des situations de haute intensité susceptibles d’être rencontrées par les bâtiments de combat de la Marine nationale en opération ».

À ce sujet, depuis fin 2023, cette menace est bien réelle, notamment en mer Rouge où les rebelles houthis ont déjà pris pour cibles des navires civils et militaires avec missiles balistiques.

Si l’efficacité des missiles surface-air Aster 30, déjà utilisés à plusieurs reprises dans cette même mer Rouge, n’est plus à démontrer, le succès de ces tirs d’entraînement met en avant non seulement « les capacités techniques et opérationnelles des FREMM DA et des FDA », mais surtout de leurs membres d’équipage « aguerris » et qui ont « une excellente maîtrise de leurs outils et de la défense aérienne ».