Par

Hugo Hancewicz

Publié le

22 oct. 2025 à 18h58

En plein cœur de la Ville rose, la place de la Bourse tente depuis des années de trouver sa place. Coincée entre la rue de la Bourse, la rue Saint-Ursule, la rue Cujas et la rue Clémence Isaure, ce petit carré de briques rouges au charme discret reste un lieu de passage plus qu’un véritable espace de vie. Entre les camions de livraison, les nombreux sens interdits et les rues étroites qui l’entourent, difficile de s’y retrouver. Et c’est justement pour changer cela que la mairie de Toulouse s’y penche sérieusement. Ce mercredi 22 octobre 2025, sous une pluie battante, les équipes municipales ont présenté trois pistes d’aménagement destinées à redonner un nouveau souffle à cet endroit. Objectif : en faire un lieu plus agréable, plus cohérent et surtout, mieux adapté à ses nombreux usagers. Actu Toulouse vous présente ces trois projets.

Une place charmante mais décousue

Car aujourd’hui, le constat est sans appel. Entre les voitures qui déboulent de tous côtés, les piétons (environ 8 000 chaque jour) qui se faufilent tant bien que mal sur des trottoirs étroits, et les revêtements au sol qui changent d’une rue à l’autre, la place de la Bourse peine à respirer. « Il y a des voitures partout et tout le monde arrive dans des directions différentes », reconnaissent les équipes de la mairie en charge du projet.

Située à la croisée de rues aux vocations très différentes, commerçantes, résidentielles ou de transit, la place souffre d’un manque d’unité et de lisibilité. Et dans un quartier qui ne cesse de se dynamiser, la collectivité veut désormais repenser cet espace à taille humaine.

Et à l’image des nombreux chantiers récents dans le centre-ville, de la piétonnisation de la rue de Metz et de la rue Croix-Baragnon à la requalification de la place du Parlement, la place de la Bourse, elle aussi, n’échappera pas à ses coups de pelleteuse.

Trois projets, trois visions

Pour y parvenir, trois scénarios ont été imaginés :

  • Le projet économe miserait sur la simplicité : suppression des trottoirs, chaussée à niveau unique et revêtement unifié pour harmoniser l’ensemble.
  • Le projet vertueux, lui, irait plus loin en rendant la priorité aux piétons dans les rues adjacentes et en intégrant davantage de végétation, notamment dans la rue Sainte-Ursule.
  • Enfin, le projet très vertueux cumulerait les deux précédents. Des arbres viendraient verdir la place de la Bourse et ses alentours (notamment devant le café Perlette et l’actuel Prima), et la circulation des voitures pourrait être modifiée pour ne plus passer directement devant la place, mais simplement la contourner.

Des études techniques sont encore nécessaires pour évaluer la faisabilité de ces propositions, notamment concernant le casse-tête des flux de circulation et la présence de réseaux souterrains pour permettre la plantation des arbres, ou pas. Les plans, eux, sont encore confidentiels, nous dit-on.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

xxxx
Ci-dessus, la rue Sainte-Ursule. Des scooters stationnés sur le trottoir, une voiture qui enfreint le sens interdit, et des revêtements au sol qui changent d’une portion à l’autre. C’est sur ce constat de désordre que la mairie de Toulouse a décidé de repenser les abords de la place de la Bourse (©HH/Actu Toulouse)Pas d’« hyperpiétonnisation », prévient Jean-Luc Moudenc

Lorsque la question d’une éventuelle piétonnisation de la place de la Bourse et de ses alentours lui est posée, Jean-Luc Moudenc balaye immédiatement l’idée d’un revers de main :

Je suis opposé à l’hyperpiétonnisation du centre-ville car on exclut certaines catégories comme les personnes âgées ou les familles avec enfants en bas âge.

Jean-Luc Moudenc
Maire de Toulouse

Mais la concertation ne fait que commencer. L’équipe municipale veut avant tout « se poser afin d’avoir une réflexion globale » sur les usages, les déplacements et la place du végétal dans le secteur. Les commerçants et les habitants du quartier seront également concertés sur leurs besoins.

Pour l’heure, aucun calendrier précis n’a été fixé. La période de réserve électorale empêche le maire de commenter davantage les projets. Mais une phrase, lâchée presque malgré lui, résume bien la situation. « C’est l’anarchie, il faut faire quelque chose », glisse-t-il, alors qu’une voiture s’engage sous ses yeux dans un sens interdit.

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.