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Le 16 octobre, le bar strasbourgeois Le Code Bar dévoilait sur les réseaux une expérimentation pas banale : un alcool obtenu par distillation d’un kebab, déniché au Coin du Grill. Un spiritueux à 40° en mode salade tomates oignon, qui va particulièrement bien avec un Bloody Mary ou un Dry Martini. Et qu’on est allé tester.
Pourquoi est-ce qu’on n’irait pas boire un kebab ? Cette question, des Strasbourgeois(es) se la sont probablement déjà posée, accoudé(e)s tard au comptoir d’un bar. Il y a quelques jours, le Code Bar s’est emparé de la question, et l’a rendue réelle, sur son compte Instagram.
Il faut dire que le bar strasbourgeois à deux pas de la cathédrale n’est pas le dernier à se lancer dans des expérimentations : tarte flambée liquide, spiritueux doritos/guacamole ou bleu d’Auvergne, gin au camembert… Le Code Bar s’amuse, et comme le résume Camille, propriétaire du bar : « Notre métier c’est de faire des trucs cool. On a comme ADN de toujours proposer des choses un peu innovantes, un peu clivantes. »
On a un outil de travail qui nous permet de produire beaucoup plus rapidement des trucs fun.
Camille, propriétaire du Code Bar
Une volonté de tester, amplifiée par l’arrivée d’une nouvelle machine, qui leur permet de distiller beaucoup plus de choses, de manière plus efficace. Il n’y a désormais que l’imagination qui peut les arrêter, et celle-ci ne manque pas. Jusqu’à se poser récemment sur la question de comment faire un kebab liquide.
Comment on fait un alcool façon kebab ?
Pour la réalisation de l’alcool façon kebab, on se tourne vers Fred, le chef de bar. Il explique qu’ils sont allés chercher un kebab au Coin du Grill, avec pain grillé, viande marinée, sauce blanche, et classique salade tomates oignons. Ils l’ont ensuite mis dans une poche sous vide, avec de l’alcool neutre, et ont fait cuire tout ça à basse température pendant trois heures.
C’est le goût qui va être primordial ; l’innovation ne doit pas prendre le pas dessus.
Camille, propriétaire du Code Bar
© Nicolas Kaspar / Pokaa
Le tout est ensuite congelé, afin que le gras se fige. C’est ensuite filtré et distillé, un processus qui prend 2h30 pour un litre d’alcool. Le spiritueux qui ressort est à 60°, et ils le réduisent à 40°. Le tout est mis dans une bouteille, et est désormais prêt à être servi.
Les premiers tests ont été réalisés il y a un mois et demi, et selon Fred, « on n’avait aucune idée de si ça allait marcher ou pas. » Car dans la distillation, le sucre, le piment, le gras et l’acide ne passent pas, et la peur était « de se retrouver avec quelque chose avec uniquement un goût de salade. » Mais selon le chef de bar, « par la cuisson et la distillation lente on a réussi à bien retranscrire les épices et les goûts du kebab. »
© Code Bar / Document remis
Ça a vraiment le goût du kebab ?
Verdict ? Au nez, on ne peut pas se tromper : on respire littéralement un kebab. On sent l’oignon, la viande grillée et la sauce ; bref, toutes les bases d’un bon kebab. Au goût, c’est un peu plus discret [mais cela peut être influencé par le palais de l’auteur après deux cafés, ndlr], mais l’alcool garde tout de même un petit goût épicé. Un spiritueux qui, selon Fred, fonctionne très bien avec du Bloody Mary ou un Dry Martini.
Pour les Strasbourgeois(es) qui voudront s’en faire une idée par eux/elles-mêmes, si la dégustation se fait en quantité limitée, pas de panique : un batch a été relancé ce 22 octobre. Il sera donc possible de goûter ce kebab liquide pendant encore quelques temps, avant qu’une autre expérimentation loufoque ne prenne le relais.
© Nicolas Kaspar / Pokaa