Les autorités iraniennes ont annoncé ce mercredi « la libération conditionnelle » d’une ressortissante iranienne, Mahdieh Esfandiari, arrêtée en France en février pour avoir fait l’apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux. Le parquet de Paris a confirmé la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Mahdieh Esfandiari, ordonnée par le tribunal correctionnel de Paris, contre l’avis du ministère public. Le contrôle judiciaire l’oblige notamment à pointer au commissariat et lui interdit de quitter le territoire jusqu’au procès au fond, prévu du 13 au 16 janvier 2026.

Mahdieh Esfandiari fait partie d’un échange discuté entre la France et l’Iran pour obtenir la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux Français détenus en Iran depuis mai 2022 et que Paris considère comme des « otages d’Etat ».

Le ministère iranien des Affaires étrangères s’est « félicité de la décision du juge français d’une mise en liberté sous contrôle judiciaire pour Mme Esfandiari ». L’Iran « poursuivra ses efforts » jusqu’à ce qu’elle « puisse rentrer au pays », ajoute le texte. Mahdieh Esfandiari, traductrice et diplômée de l’Université de Lyon, vivait en France depuis 2018. Téhéran estime qu’elle est injustement détenue.

Un échange dans sa « phase finale » ?

Son avocat, Me Nabil Boudi, a confirmé avoir obtenu mercredi auprès du tribunal correctionnel de Paris le placement sous contrôle judiciaire de sa cliente. Ce qui lui interdit de quitter le territoire français. « Le procureur s’est rigoureusement opposé » à cette libération, évoquant « le risque de fuite, mais il n’a pas été suivi », a-t-il précisé. « Le tribunal a suivi notre démonstration et considéré que la détention provisoire avait été bien trop longue au regard des faits reprochés », a ajouté l’avocat.

Mahdieh Esfandiari ne s’est pas exprimée sur le fond des faits qui lui sont reprochés, et « attend avec impatience » d’être jugée pour pouvoir s’expliquer. « Nous sommes satisfaits, elle va enfin pouvoir préparer sa défense », a-t-il poursuivi.

Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris ont été inculpés en Iran notamment pour espionnage au profit des services de renseignement français et israélien, des accusations réfutées par leurs proches. Le couple a été condamné à de lourdes peines cumulées de respectivement 20 et 17 ans de prison, selon un communiqué la semaine dernière de la justice iranienne qui ne mentionnait pas leur identité.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait déclaré le mois dernier qu’un accord visant à échanger des prisonniers français en Iran contre une Iranienne détenue en France approchait de sa « phase finale ». Lundi, Téhéran a affirmé que les deux pays avaient « la volonté » de résoudre cette affaire.