Dans une interview au magazine People, l’actrice de 62 ans s’est confiée sur les sacrifices qu’elle a consentis pour répondre aux injonctions de beauté à Hollywood, et sur le chemin parcouru vers l’acceptation de soi.
À 62 ans, Demi Moore vient d’être nommée «Plus belle personnalité de 2025» par People . Une reconnaissance qui contraste avec le rapport complexe qu’elle a longtemps entretenu avec son corps. Dans une interview accordée au magazine américain, l’héroïne de The Substance est revenue sur les excès auxquels elle s’est livrée pour correspondre aux standards de beauté imposés par l’industrie du cinéma. «Je me suis torturée. J’ai fait des choses folles, comme faire du vélo de Malibu jusqu’à Paramount, soit environ 42 kilomètres. Tout ça parce que j’accordais trop d’importance à mon apparence physique», a-t-elle confié dans ce numéro daté du 5 mai, dont elle fait la couverture.
«Je me punissais»
L’actrice admet avoir intensifié ses efforts particulièrement durant le tournage du film G.I. Jane (1997), dans lequel elle incarnait le lieutenant Jordan O’Neil. «J’étais très dure et j’avais une relation beaucoup plus conflictuelle avec mon corps. Et puis, je me punissais carrément», poursuit-elle.
Ce n’est qu’après cette période qu’un déclic s’opère : «J’avais transformé mon corps à plusieurs reprises, et évidemment, il était beaucoup plus imposant et musclé. J’avais vécu une expérience incroyable sur ce film, et j’avais ressenti une sensation de force, explique-t-elle. Mais j’ai compris que je ne voulais pas porter ça. Je voulais juste l’avoir en moi. Et je crois que j’étais épuisée d’avoir enduré autant d’épreuves pendant si longtemps.»
Lâcher prise
Cette prise de conscience marque le début d’un cheminement vers l’acceptation de soi pour la star de Ghost. «J’ai arrêté de chercher à contrôler mon alimentation et j’ai eu un moment d’abandon où j’ai vraiment lâché prise et compris ce que signifiait accepter mon corps tel qu’il est, même si ce n’était pas celui que je voulais. J’ai vraiment lâché prise, se souvient-elle. Je voulais juste retrouver ma taille naturelle, car je ne savais plus ce que c’était. J’ai eu trois grossesses. J’avais suivi tous ces régimes et tous ces entraînements, je les avais contrôlés et modifiés. Et je ne le savais pas. Alors j’ai lâché prise.»
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Accepter son «corps de sexagénaire»
Plus récemment, son rôle dans The Substance de Coralie Fargeat, pour lequel elle s’est mise à nu, a renforcé cette démarche. Elle évoque «une libération dans cette acceptation de mon corps de sexagénaire. Et ce corps étant ce qu’il est, et pas celui que j’avais à 20 ans, même lorsque je me plaignais de celui que j’avais à 20 ou 30 ans, reconnaît-elle. Même si c’était une expérience très vulnérable et très brute. Car je savais vraiment qu’en faisant cela, c’était au service de l’histoire, au service de ce qui était important. La nudité était vraiment un élément important de la vulnérabilité qu’il fallait transmettre.»
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Aujourd’hui, l’ex-épouse de Bruce Willis affirme avoir évolué vers une plus grande bienveillance envers elle-même, mettant la priorité sur la santé, le bien-être général, la longévité et la qualité de vie. «J’apprécie davantage tout ce que mon corps a traversé et qui m’a amenée là où je suis aujourd’hui. C’est incroyable que mon corps ait grandi avec trois êtres humains et que je sois globalement en excellente santé», se réjouit-elle, admettant toutefois que certaines insécurités persistent. «Cela ne veut pas dire que parfois, en me regardant dans le miroir, je ne me dis pas : « Oh mon Dieu, j’ai l’air vieille » ou « Oh, mon visage est en train de tomber » – ça m’arrive. Mais je peux accepter que j’en suis là aujourd’hui. La différence, c’est que cela ne définit ni ma valeur ni qui je suis.»
«J’essayais de dominer mon corps»
La mère de Rumer Glenn, Scout LaRue et Tallulah Belle Willis dit entretenir une relation beaucoup plus «intuitive» et apaisée avec son corps désormais. «Je lui fais confiance lorsqu’il me dit qu’il a besoin de manger, qu’il a soif. J’écoute mon corps aujourd’hui et j’ai beaucoup moins peur», assure-t-elle. Et de conclure : «Plus jeune, j’avais l’impression que mon corps me trahissait. Alors j’essayais simplement de le dominer. Et maintenant, je ne fonctionne plus de cette façon. Ma relation est beaucoup plus harmonieuse.»