Lancée depuis une semaine en France métropolitaine, la campagne vaccinale contre la grippe fait déjà débat. Selon des internautes, ce vaccin serait sans utilité. En cause ? Le retard de l’industrie pharmaceutique sur les variants.
« Le saviez-vous ? Le virus de la grippe mute tous les ans depuis plus de cent ans, de ce fait, les laboratoires pharmaceutiques ont toujours un an de retard sur le nouveau variant. Conclusion : mise à part gaver les labos de fric, le »vaccin » antigrippal est une énième escroquerie », peut-on lire sur les réseaux sociaux.
Le saviez-vous ?
Le virus de la grippe mute tous les ans depuis plus de 100 ans, de ce fait, les laboratoires pharmaceutiques ont toujours un an de retard sur le nouveau variant.
Conclusion:
Mise à part gaver les labos de fric, le « vaccin » antigrippal est une énième escroquerie. https://t.co/ixwNKa2U1K— Ren Flock (@RenFlock080274) October 19, 2025
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Et selon ce même internaute, si les vaccins pouvaient anticiper les différentes souches des virus, « notre grippe saisonnière aurait été éradiquée depuis longtemps ».
FAKE OFF
L’une des tâches essentielles des laboratoires pharmaceutiques est justement d’anticiper les mutations des différents virus, dans le but de pouvoir proposer des vaccins qui conviennent aux changements. Mais ils ne sont effectivement pas devins et ne peuvent pas savoir avec certitude quelle sera la souche qui circulera l’année suivante.
Le Réseau mondial de surveillance de la grippe de l’Organisation mondiale de la santé (le GISRS) collecte des millions d’échantillons chaque année. L’étude de ces derniers permet de suivre la manière dont le virus évolue, selon les saisons, mais aussi les continents, et d’identifier les souches les plus présentes.
Grâce à des algorithmes, modèles mathématiques et données épidémiologiques, consolidées depuis de nombreuses années, ils déterminent les souches du virus qui seront dominantes pendant la saison suivante.
Plusieurs souches par vaccin
Au mois de février, l’OMS fait ses recommandations sur les souches du virus de la grippe qui doivent être incluses dans les vaccins, pour l’hémisphère Nord, donc le nôtre, afin que la campagne vaccinale puisse débuter à l’automne. Pour l’hémisphère Sud, ces recommandations sont faites en septembre.
Dès lors, les fabricants mettent le pied à l’étrier en sélectionnant plusieurs souches – généralement trois à quatre – pour l’inclure dans le vaccin. Ils prennent le soin d’y intégrer des souches pour les virus grippaux de type A, soit ceux qui circulent chez de nombreuses espèces animales, ainsi que celles des virus grippaux de type B qui circulent essentiellement chez l’Homme.
S’en suit donc la phase de fabrication et bien sûr, in-fine, la vérification et la validation du vaccin par les autorités compétentes, donc l’EMA pour nous. Grâce à tout ce processus, et notamment à la surveillance attentive de l’évolution du virus de la grippe, les vaccins peuvent correspondre au plus proche possible à la souche en circulation.
Une désinformation dangereuse pour la santé publique
Pour rappel, sur l’hiver 2024 – 2025, près de 5.000 décès ont été certifiés comme liés à la grippe par Santé publique France, sachant qu’il ne s’agit que d’un indicateur. Les hospitalisations, elles, ont presque atteint le chiffre de 30.000. Une année où l’épidémie a été particulièrement virulente.
Et justement, la circulation de ce message selon lequel le vaccin est inutile représente un vrai danger. Il pourrait décourager les personnes à risque, donc notamment les personnes âgées, à aller se faire vacciner. Santé publique France a noté que sur l’hiver dernier, 82 % des hospitalisés avaient plus de 65 ans. Une population chez qui la couverture vaccinale était de 53 %, un pourcentage jugé « insuffisant » par l’administration. Preuve que cette campagne n’est pas vaine.
D’autant plus que les autorités de santé préviennent que la grippe risque d’être particulièrement virulente cet hiver. En cause notamment, la couverture vaccinale qui est jugée insuffisante. Mais également, plusieurs souches de grippe circulent en parallèle, parfois plus agressives, et peuvent coexister avec d’autres virus comme le Covid-19.