Et une de plus ! Johann Zarco a poursuivi sa longue série de chutes en MotoGP, une période noire qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Et même si l’intéressé n’aurait probablement pas pu jouer mieux qu’une 9ème ou une 10ème place, aujourd’hui encore, son erreur venait entretenir un manque de confiance chronique, dont nous pouvons nous demander s’il prendra fin avant l’issue de la saison en cours.
MotoGP : Zarco, un épuisement lié aux 8h de Suzuka ?
Outre l’hémorragie comptable que cela occasionne et donc, sa sortie du top dix du classement des pilotes (Raul Fernandez profitant de sa victoire du jour pour le déborder), Johann Zarco ne trouve pas de solutions efficaces. Même si, ses propos d’après course paraissaient plus positifs que ce que la situation actuelle pourrait laisser penser. En effet, JZ5 évoquait la Malaisie et le fait, sur ce Grand-Prix prochain, de disposer de deux motos identiques dans son box. Chose qui n’était pas le cas ce week-end.
“C’est dommage pour la chute, mais je vais bien. Le premier virage n’est jamais un bon endroit pour chuter, mais j’ai un peu raté le point de corde, et à partir de là, étant un peu large avec le vent, la moto a commencé à glisser. Finalement, je n’ai pas pu me retenir et j’ai terminé sur le gravier. C’est dommage, car un top 10 était réaliste, et nous l’avions visé. La Malaisie sera l’occasion de repartir à zéro et d’essayer de changer la situation actuelle“, commentait Johann Zarco dimanche, quelques minutes après le drapeau à damier, à Phillip Island.
Un tel facteur va-t-il, pour autant, bouleverser la donne pour lui ? Il est permis d’en douter. Toutefois, il faut remarquer l’abnégation dont fait preuve le pilote LCR, qui n’abandonne jamais et chercher en permanence des solutions. Reste une question, importante à poser selon nous à savoir, le Français est-il suffisamment bien préparé pour encaisser une saison complète de MotoGP en restant constant. Car son passage à vide, observé au début de l’été, semble se répéter, presque chaque année.
En plus de cela, les 8h de Suzuka lui interdisent de prendre une réelle pause avant la rentrée. Sachant que cette année, contraint de réaliser la course avec un seul coéquipier au lieu de deux, le Français avait beaucoup roulé et s’était clairement fatigué. Fatigue physique, fatigue nerveuse/mentale, additionnée au désaveu d’Honda, qui l’avait longuement privé des évolutions offertes aux deux pilotes officiels. Tout en le refoulant, alors qu’il postulait à un guidon officiel.
Johann, un profil atypique
Enfin, comme souvent, nous pouvons à nouveau évoquer son profil atypique, avec un cerveau en analyse presque constante, y compris lorsqu’il roule. Et cette potentielle incapacité à “couper”. Nous pouvons aussi, éventuellement, nous poser la question d’une hypothétique neuroatypie (sujet que nous connaissons bien, plus personnellement, au sein de la rédaction), susceptible d’occasionner cette fatigue mentale ? Un véritable atout dans certaines circonstances mais, peut-être, un désavantage dans d’autres. Evidemment, il ne s’agit que de suppositions mais le cas de JZ5 est tellement particulier, que nous nous devons d’explorer des pistes inhabituelles. Quoiqu’il en soit, lui seul dispose de la réponse et, probablement, de la solution…
Le plus ennuyeux dans tout cela, avec ces nombreuses chutes, étant le manque de kilomètres au guidon de la Honda que cela entraîne. Un peu le serpent qui se mord la queue car, à force de tomber, souvent tôt dans les courses, Johann ne peut apprendre grandement du comportement de sa machine. Dès lors, difficile aussi de valider des choix techniques et stratégiques. Néanmoins, comme l’évoquait l’intéressé au micro de Canal+ après la course, le développement des motos sera presque gelé en 2026. Chose qui pourrait lui permettre de se consacrer au pilotage pur, sans avoir à étudier et analyser en permanence les nouvelles évolutions.
🗣️ “Il y a des bonnes choses. En course c’était pas mal, mais pas assez.”
Johann Zarco à notre micro après sa 12e place en course sprint 🇫🇷#AustralianGP | #MotoGP pic.twitter.com/IJfRLfPaS8
— CANAL+ MotoGP™ (@CanalplusMotoGP) October 18, 2025
En clair, c’est probablement déjà vers 2026 qu’il faut se tourner, dans le box LCR, qui ne s’attend probablement pas à des miracles, d’ici le terme du championnat en cours. Attendons toutefois d’observer les performances du numéro 5 ce week-end, à Sepang. Piste qui lui avait bien réussi l’an passé, puisqu’il s’y était qualifié à la onzième place. Avant de tomber lors du sprint puis, de se classer onzième le dimanche. Un résultat pour lequel nous signerions presque aujourd’hui, malgré le potentiel supérieur de la Honda de 2025, par rapport à la 2024…
Article publié le 23/10/2025 à 5h35