Par

Inès Cussac

Publié le

24 avr. 2025 à 7h30

Pas de vacances pour la délinquance. Comme chaque année pendant les vacances et surtout avec l’arrivée des beaux jours, les touristes affluent à Paris. Et derrière eux, les pickpockets ne les lâchent pas d’une semelle avec des fausses pétitions à signer. À tel point que la préfecture de police a dû publier un message sur ses réseaux sociaux le mois dernier pour avertir du fléau qui colle à la peau de la capitale. « En vadrouille dans Paris et notamment dans les lieux touristiques ? Méfiez-vous des mineurs qui vous abordent, pétition à la main, pour vous faire signer quelque chose et vous réclament de l’argent, c’est une arnaque », averti l’institution chargée de la sécurité de Paris.

Détourner l’attention pour mieux voler

Dans les médias aussi, c’est le marronnier. Le dernier en date remonte au mercredi 16 avril 2025. Le journal télévisé de 20 h présenté sur France 2 a diffusé un reportage sur le sujet dans lequel des journalistes se sont fait passer pour des touristes étrangers. Et cela n’a pas loupé. Du taxi au restaurant en passant par les sites touristiques, les escroqueries sont multiples. Les deux reporters ont notamment été les victimes de vente à la sauvette et des fausses pétitions.

Ces deux arnaques sont parmi les plus récurrentes à Paris, selon la préfecture de police. La première est certes interdite en France, mais très répandue. Les ventes de petites tours Eiffel, de tickets de métro ou de bracelets sont dans le viseur des policiers qui rappellent que leur achat « alimente des organisations clandestines et des réseaux parallèles ». En ce qui concerne les fausses pétitions, souvent proposées par des mineurs réclamant une signature et de l’argent, elles permettent aux escrocs de détourner l’attention et de voler dans les sacs ou les poches en toute discrétion. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe dans le reportage de France 2 : une touriste japonaise pensant faire une bonne action se rend compte en cours d’interview de la disparition de son argent liquide. « Ils récupèrent l’argent, vont dans des rues adjacentes où il y a une voiture qui leur sert de planque. Ils déposent l’argent, changent de vêtements et reviennent sur le secteur », indique un policier devant les caméras.

Sur les réseaux sociaux aussi, les vidéos affluent pour alerter sur ces pratiques. Certaines montrent des visages de jeunes pris en flagrants délits pour les dénoncer et d’autres se veulent plus originales. Comme celles enregistrées par un certain Pablo Balla. Ce jeune homme tourne des vidéos dans les rues, les musées, les magasins ou les transports parisiens avec un objectif : « ruiner la journée des pickpockets ». L’une de ses techniques pour faire fuir les suspects consiste à jouer à leur propre jeu. Durant plusieurs minutes, il leur demande lui-même de signer des pétitions factices en les poursuivant dans les parcs jusqu’à ce qu’ils jettent l’éponge et partent.

Une tendance à la baisse

Pour endiguer le problème, la police mise sur la communication mais aussi sur l’accompagnement afin d’aider les victimes à porter plainte. La préfecture déploie « un dispositif complet d’accueil des touristes » avec notamment la mise à disposition d’un logiciel d’assistance pour les victimes étrangères, disponible en plusieurs langues afin d’aider les fonctionnaires à prendre la plainte.

Si une hausse de 33 % des vols commis par des pickpockets avait été constatée en 2019, la tendance est aujourd’hui à la baisse. Entre 2023 et 2024, le taux de touristes victimes de ces infractions a diminué de 37 %, selon les chiffres de la préfecture de police. Pour rappel, la présence des agents de sûreté RATP et des policiers avait été renforcée à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

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