Par
Clément Mazella
Publié le
23 oct. 2025 à 6h30
Nous allons être honnêtes : nous n’avions pas forcément vu venir la convocation avec le XV de France, pour les tests de novembre, d’Aaron Grandidier Nkanang. Et pourtant, l’ailier de Pau rayonne en ce début de saison. Champion olympique de rugby à 7 à Paris en 2024, il fait partie des septistes qui tirent leur épingle du jeu en Top 14. Voici 5 choses à savoir sur ce joueur au parcours atypique, et au côté artiste.
Né en Angleterre… mais passeport français
S’il dispose d’un passeport français, Aaron Grandidier Nkanang n’est pas né en France. Non, il a vu le jour le 18 mai 2000 à Londres, son père étant anglais d’origine nigériane, et sa mère française. Aaron a passé toute sa jeunesse en Angleterre, et n’a découvert le ballon ovale qu’au collège.
La France, celui qui a aussi fait du basket et de l’athlétisme, il n’y débarque qu’en 2019, à sa signature à Brive. Via un agent, il s’est vu proposer quatre essais après avoir fait chou blanc en Angleterre : Castres, Toulon, Oyonnax et le CAB. C’est ce dernier qui rafla la mise. « La France, je ne la connaissais que par mes vacances estivales que je passais chez l’une de mes grands-mères, installée à La Roche-sur-Yon (Pays-de-la-Loire) », explique auprès d’Actu Rugby l’intéressé.
« J’étais nul » : des débuts contrariés au rugby
C’est peu dire que les débuts au rugby Aaron Grandidier Nkanang furent contrariés. Son premier ballon ovale, il le touche à 11 ans, lorsqu’il entre au collège. Son père n’en a jamais fait. « Et ma mère ne savait même pas ce que c’était », sourit-il. Pendant deux ans, il en fait, mais le courant ne passe pas. « Clairement, j’étais nul. Au bout d’un moment, je ne rentrais plus dans les équipes de mon collège. J’ai donc décidé de faire autre chose ».
Autre chose, c’est du basket notamment. « J’ai gagné au niveau des appuis, j’étais plus confortable sous les ballons hauts », nous dit-il. Vers ses 15 ans, il retente tout de même sa chance. D’entrée, il se casse un coude et connaît une saison blanche. « J’ai repris la saison d’après car tous mes meilleurs potes y jouaient et je voulais être avec eux. C’est à 16 ans que je me suis vraiment mis au rugby », dresse comme décor l’actuel ailier de Pau, qui a prolongé dernièrement son contrat jusqu’en 2029.
Son premier match professionnel, ce fut sous les couleurs du CAB. Face… aux Anglais de Leicester. Remplaçant, il profite de la blessure de Seva Galala pour disputer presque une heure. « Un match difficile, mais j’étais tellement content d’être là. Welford Road, c’est un stade mythique dans le rugby anglais, même si je n’ai pas fait un gros match, j’étais heureux d’avoir connu un tel moment ». Covid oblige, un match disputé dans un stade… vide.
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Aarond Grandidier, ici aux côtés d’Antoine Dupont, est champion du monde et champion olympique de rugby à 7. (©Hugo Pfeiffer / Icon Sport)
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Il adore Teddy Thomas
Un Anglais a beaucoup compté dans l’envol d’Aaron : Mike Perks. C’était son coach au lycée. « Il était tout nouveau, il m’a vite parlé en me disant que j’avais les moyens de percer dans le rugby. C’est grâce à lui que je suis là où je suis arrivé aujourd’hui ».
S’il rate l’occasion d’intégrer l’académie professionnelle d’un club anglais, Aaron se voit offrir une bourse par son club de Old Elthamians RFC (niveau équivalent à la Fédérale 1). « Tout était gratuit pour moi. La condition, c’était de jouer pour cette université et le club qui en dépendait. J’ai décidé de prendre cette route-là après le lycée ».
Quand on lui demande s’il avait un modèle comme rugbyman, Aaron Grandidier Nkanang n’hésite pas : « J’adorais Teddy Thomas. Et Anthony Watson. Après, je kiffais Dan Norton et Jerry Tuwaï côté Sevens ».
DJ et mannequin
Sa maman étant sculptrice, c’est sans surprise qu’Aaron Grandidier Nkanang a un côté artiste dans ses gênes. Il a participé à des défilés pour du mannequinat, et effectué des shootings photos.
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Mais sa grande passion, c’est la musique. Avant la période du Covid, il s’est lancé comme DJ sous le pseudonyme Aztek. « La musique a toujours fait partie de ma vie », nous dit-il. Il a mixé dans des soirées et a fait des études en productions musicales et de DJ.
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Un record incroyable avec France 7
Champion du monde et olympique de rugby à 7, Aaron Grandidier Nkanang a été durant des années une référence française et mondiale de la discipline. Redoutable finisseur, il détient un incroyable record, réalisé en 2022 lors de l’étape de Hong-Kong, considérée comme La Mecque du rugby à 7. En 6 matchs, il a inscrit 11 essais : seuls le Fidjien Vilimoni Delasau (2000) et le Sud-Africain Brent Russell (2002) ont fait autant sur une seule étape.
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