Par
Lisa Rodrigues
Publié le
23 oct. 2025 à 12h31
Si tout va bien, d’ici quelques semaines, la salle de spectacle associative grenobloise la Bobine aura de nouveaux occupants. Du moins, si les militants et membres de « Bloquons tout » quittent les lieux… Après la faillite de la précédente association gérante, le tribunal de commerce de Grenoble a en effet désigné un repreneur : un groupe de citoyens regroupés sous le pavillon de L’Autre Asso, anciennement L’Autre Scène.
Antoine Casanova, l’un des fondateurs de l’association et membre du collectif, présente plus en détail le projet de reprise de la Bobine, qui reste fondé sur les mêmes valeurs que la précédente équipe.
Pourquoi une association annécienne est impliquée ?
L’association qu’Antoine Casanova a monté il y a quelques années avec sa femme est née à Annecy. Elle a soutenu plusieurs projets culturels, avant d’être mise en pause il y a quelques mois. Pour des raisons personnelles, le couple a déménagé il y a peu à Grenoble, emmenant son association dans ses valises, « car personne ne voulait la reprendre ».
Elle s’est finalement avérée utile pour la reprise de la Bobine. « Je connaissais le lieu et j’y venais de temps en temps, explique le nouveau Grenoblois. Par des connaissances mutuelles, j’ai rencontré un petit groupe d’habitants qui voulaient relancer la Bobine. »
Il leur propose alors de « porter juridiquement » le projet via son association, « comme on était à deux semaines de la date limite de dépôt des dossiers ».
Il y a énormément de ponts entre ce que proposait l’association à Annecy et la Bobine, mais il n’y a aucune volonté de transposer à Grenoble ce qu’on faisait là-bas.
Antoine Casanova
Membre du collectif de repreneurs de la Bobine
« On veut que ce soit un lieu de vie »
La machine est donc lancée. Leur objectif : faire revivre la Bobine, avec ses spectacles mêlant divers arts. « On veut même aller plus loin » en proposant des ateliers, animations, débats ou conférences « portés par les citoyens, à travers une gouvernance partagée du lieu ».
« À terme, on aimerait bien avoir un lieu ouvert tout au long de l’année, avec de grandes plages horaires, souffle Antoine Casanova. On veut que la Bobine soit un lieu de vie, libre d’accès, pour partager un moment, faire des rencontres, lire ou même télétravailler. »
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Un projet qui permettrait donc d’ouvrir la Bobine presque en continu et d’attirer non plus uniquement lors de grands événements et concerts. Elle fonctionnerait avec des salariés, mais aussi des bénévoles, dont une partie de l’ancienne équipe de la Bobine.
Appel aux dons
Avant même de penser à la programmation, encore faut-il trouver l’argent pour valider le rachat… « On a levé un peu d’argent au départ, mais maintenant, il faut trouver 180 000 euros » pour le fonds de commerce et quelques travaux intérieurs.
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Assez naturellement, la petite équipe s’est tournée vers les Grenoblois pour les soutenir financièrement via un don ou une forme de « prêt à taux zéro ».
Ceux choisissant cette dernière option auront droit à des parts sociales de la future structure, l’association projetant de se transformer en SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) pour un meilleur équilibre financier.
« On a jusqu’au 15 novembre pour lever cet argent », fixe Antoine Casanova.
Contact pris avec les occupants actuels
Ensuite, il sera temps de prendre possession des lieux. Si toutefois les occupants actuels de la Bobine, militants et engagés dans le mouvement « Bloquons tout », acceptent de déménager.
La Ville est en négociation avec eux. On les a aussi rencontrés pour leur dire qu’on est intéressés pour les intégrer dans notre programme social et politique.
Antoine Casanova
Membre du collectif de repreneurs de la Bobine
La situation reste pour le moment en stand-by, mais l’association espère trouver une solution qui satisfera tout le monde.
Pour faire un don, rendez-vous le site reinventons.labobine.org ou via le site HelloAsso de « L’Autre Asso ».
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