Mardi 21 octobre, la sécurité routière dévoilait un clip de prévention pour lutter contre les « Zombie Phone », ces passant qui traversent sans regarder la route, les yeux rivés sur leurs smartphones. Un phénomène qui peut comporter des risques, comme à Marseille, place Castellane.

Vous les croisez tous les jours sans vous en rendre compte… Peut-être même que vous en faites partie : les « Zombie Phone », ces passants qui ne lèvent plus la tête tant ils sont concentrés sur leurs téléphones portables. Dans un clip de prévention dévoilé ce mardi 21 octobre, la Sécurité Routière tire la sonnette d’alarme car ce phénomène devient récurrent.

Un vrai fléau

Marseille n’est pas épargnée : place Castellane, trois jeunes amis traversent au feu rouge sans regarder aux alentours. « Je veux juste regarder où est-ce qu’on pourrait manger », explique Marie lorsqu’on l’interpelle. Planté à ses côtés, son ami Fabien plaide coupable : « En fait, on vient tout juste de débarquer à Marseille, on est originaire de Bordeaux. Donc on essaie de se repérer ». Le troisième larron, Arthur, a aussi son portable à la main, mais il est conscient des enjeux. « Oui, près d’un accident piéton mortel sur dix est lié à la déconcentration à cause du portable. C’est un vrai fléau, et c’est important de le savoir », souffle-t-il en rangeant le sien dans sa poche.

Et il y a pire : ceux qui sont complètement coupés du monde, dans leurs bulles, souvent à cause d’un casque ou de leurs écouteurs. « J’écoute tout le temps de la musique », précise Florian, 22 ans. « Donc forcément je suis souvent dessus. Mais c’est vrai que l’autre jour, je me suis dit « wow, qu’est ce que je suis en train de faire ». Je me mets complètement en danger« . Un peu plus loin, on manque de percuter Amar, qui file au travail. « Je suis toujours en train de regarder mon planning, mon GPS, ou mes messages… Il y a tout dessus, c’est pratique ».

Des conséquences lourdes

Ces comportements à risque provoquent de la colère. D’abord chez les cyclistes, comme Sandra. « S’ils n’ont pas de casque et qu’ils peuvent m’entendre, j’essaie de leur faire signe. Coucou, je suis là, c’est dangereux ! Mais pour l’instant je n’ai pas eu d’accident, j’espère que ça va continuer ainsi ». Tous n’ont pas eu cette chance. Les premiers perturbés par cette situation, ce sont les professionnels de la route. C’est le cas de Stéphane, conducteur de taxi. La semaine dernière, il pile à cause d’un piéton. Sans avoir le temps de leur faire la morale, une trottinette électrique conduite par un jeune le percute à l’arrière. « J’en ai eu pour 300 euros de réparation. Il y a une augmentation de l’incivisme cette année… Les piétons, les vélos, les trottinettes, les bus, les voitures. Le téléphone c’est un problème. Le manque de civilité aussi, et c’est peut-être le pire ».