Nous sommes le jeudi 23 octobre.
Il est 18 heures à Paris et à Bruxelles, 16 heures en temps universel.
Vous écoutez RFI.
Le Journal en français facile.
Diane Berger.
Le pétrole russe dans le viseur des États-Unis et de l’Union européenne : Washington et Bruxelles viennent de prendre une nouvelle série de mesures économiques contre Moscou. Objectif : limiter les rentrées d’argent qui servent à financer la guerre en Ukraine. Nous écouterons ensemble la réaction du président de la Lituanie, convaincu que cela va changer la situation sur le terrain.
Le chef de la diplomatie américaine vient d’arriver en Israël. Il critique les projets israéliens d’annexion de la Cisjordanie. Et il veut renforcer le cessez-le-feu à Gaza. Gaza où les journalistes internationaux n’ont toujours pas le droit de se rendre, malgré la trêve. Un recours à la Cour suprême israélienne a été rejeté, pour le moment.
Et puis c’est le retour des Gaulois les plus célèbres, de la bande dessinée Astérix et Obélix. Le 41ᵉ album de la saga les emmène au Portugal.
Pour arrêter la guerre en Ukraine, ils tapent la Russie au portefeuille. Les 27 pays de l’Union européenne ont adopté, aujourd’hui, un nouveau paquet de sanctions contre Moscou, des mesures qui ciblent les hydrocarbures russes. Les États-Unis ont décidé, de leur côté, de viser deux géants du pétrole russe, les entreprises Rosneft et Lukoil. Un pas salué par le président lituanien, Gitanas Nauseda, à son arrivée au Conseil européen, à Bruxelles, ce jeudi.
« Je pense que cela va changer la donne. Ces sanctions imposées aux entreprises russes, Rosneft et Lukoil, affecteront directement l’industrie du pétrole et du gaz, qui génèrent les revenus de la machine de guerre russe. Je pense, donc, qu’il y a eu suffisamment de temps pour comprendre que l’on ne peut négocier avec la Russie qu’en affichant la force et en mettant le pistolet sur la table. Qu’est-ce que cela signifie pour l’Europe ? Bien sûr, nous devons nous aligner. Nous avons, également, fait un très bon pas en avant, en imposant le 19ᵉ paquet de sanctions qui affecte Gazprom, un autre géant de l’industrie pétrolière et gazière russe. Et je vois que le Royaume-Uni et d’autres pays aux vues similaires se sont ralliés à notre cause. Je pense que c’est une très bonne façon de procéder et que, tôt ou tard, la Russie sera obligée de s’asseoir à la table des négociations et d’entamer les discussions. »
Conséquence immédiate de ces sanctions, le cours du pétrole est en hausse. Vladimir Poutine, le président russe, déclare, lui, ce soir, que les sanctions américaines sont « sérieuses », mais sans impact « significatif », je cite. Autrement dit cela n’aura pas de grosses conséquences, selon lui, sur l’économie russe.
Encore une fois, Moscou s’en prend à la presse. Un drone russe a tué deux journalistes ukrainiens, à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine. Un troisième journaliste a survécu. Il est hospitalisé. Selon leur chaîne de télévision, Freedom TV, l’appareil les a ciblés, alors qu’ils se trouvaient à bord d’une voiture à l’arrêt dans une station-service. Je cite le président ukrainien, Volodymyr Zelensky : « Il ne s’agit pas d’accident ou d’erreur, mais d’une stratégie russe » pour faire taire « les voix indépendantes ».
Paris fait part de son soulagement, après la libération d’un cycliste français emprisonné en Russie, Sofiane Sehili, arrêté le mois dernier. Il a, finalement, été condamné à une amende pour avoir traversé illégalement la frontière dans l’Extrême-Orient russe. Il risquait, pour cela, jusqu’à deux ans de prison.
Le Journal en français facile.
Donald Trump prévient : si Israël annexe la Cisjordanie, le pays perdra le soutien des États-Unis. En effet, la Knesset – le Parlement israélien – a voté, hier, deux textes pour étendre l’autorité israélienne sur le territoire palestinien occupé. Un projet qui inquiète les autorités américaines, pourtant les plus fidèles alliées de l’État hébreu. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, vient d’arriver en Israël et il a prévenu : un tel projet menace la trêve à Gaza. Elle est toujours officiellement en vigueur, mais elle est très fragile. Les frappes israéliennes sont quasiment quotidiennes. Il faut, aussi, souligner que les journalistes étrangers n’ont toujours pas accès au territoire palestinien. Interdiction d’y aller depuis deux ans, et cela va encore durer pendant un mois, au moins. L’Association de la presse étrangère a fait un recours devant la Cour suprême israélienne. C’est peine perdue pour l’instant, Nicolas Rocca.
À nouveau, le gouvernement israélien se voit accorder un délai par la Cour suprême. Dans 30 jours, les autorités devront apporter une réponse adaptée aux changements sur le terrain – comprenez le cessez-le-feu. Jusqu’ici, le gouvernement refuse tout accès indépendant pour la presse à l’enclave palestinienne, invoquant des raisons de sécurité, pour les journalistes comme pour ses soldats. Les rares entrées se font sous contrôle très étroit des militaires israéliens. L’association de la presse étrangère se dit déçue par la décision de la Cour suprême et renouvelle [à nouveau] sa demande pour un accès immédiat à Gaza. Depuis plus de deux ans, seuls les journalistes palestiniens enfermés dans l’enclave couvrent ce qui est qualifié de « génocide » par une commission indépendante des Nations unies, comme par plusieurs associations internationales et israéliennes. Un travail qui s’effectue dans des conditions effroyables, selon Irene Khan, rapporteur spécial des Nations unies pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’expression. Il s’agit de la guerre la plus meurtrière pour la presse au XXIᵉ siècle. D’après le décompte de l’ONU, plus de 250 journalistes palestiniens ont été tués à Gaza. Nicolas Rocca, Jérusalem, RFI.
Ajoutons que la reconstruction de Gaza s’annonce complexe et chère. Selon l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé, il faudra, au moins, 7 milliards de dollars juste pour reconstruire le système de santé du territoire palestinien – les hôpitaux, les cliniques –, ravagé après deux ans de guerre entre le Hamas et Israël.
Israël a, aussi, organisé, aujourd’hui, des frappes dans l’est du Liban. L’armée israélienne annonce avoir visé des sites liés au Hezbollah, allié du Hamas et de l’Iran ; un camp militaire et un site de production de missiles de précision, plus exactement. Il y a deux morts, selon le ministère de la Santé du Liban.
C’est un revers pour le principal parti d’opposition au Bénin. À quelques mois de la présidentielle, la Commission électorale nationale autonome rejette la candidature de Renaud Agbodjo, le représentant des Démocrates. Il n’a pas reçu suffisamment de parrainages, suffisamment de soutiens. Deux autres candidats sont qualifiés : l’actuel ministre des Finances, Romuald Wadagni, proche de l’actuel président, Patrice Talon, et l’opposant Paul Hounkpè, sous les couleurs du FCBE. L’élection aura lieu au mois d’avril prochain.
Une page de culture pour terminer ce Journal en français facile, avec le retour d’une bande dessinée culte : le nouvel album des aventures d’Astérix et Obélix, disponible à partir d’aujourd’hui dans les librairies. Les personnages ont été créés en 1961 par Goscinny et Uderzo. Maintenant, ce sont Fabcaro au scénario et Didier Convard au dessin. Et, cette fois, ils ont choisi de faire voyager les irréductibles Gaulois au Portugal – ou, plus exactement, en Lusitanie, comme on l’appelait au Iᵉʳ siècle avant Jésus-Christ. Sophie Torlotin.
Astérix et Obélix ont déjà exploré la Suisse, l’Angleterre ou l’Égypte, mais ils n’étaient jamais allés au Portugal. Et, pourtant, avec Viriate, héros national ayant combattu les troupes romaines, il y avait des points communs avec la résistance des irréductibles Gaulois.
« Mais, moi, je savais pas que c’était aussi attendu. »
Le scénariste, Fabcaro.
« Quand j’ai eu l’idée de la Lusitanie, j’ai eu l’impression d’avoir une idée inédite, une idée de génie. Et, en réalité, j’ai appris que ça faisait longtemps que les lecteurs attendaient la Lusitanie. »
Fidèle à l’esprit de la série, le scénariste joue avec les symboles et stéréotypes du Portugal.
« Comment aborder le peuple portugais ? Ça m’a sauté aux yeux quand j’ai découvert cette saudade, cette espèce de mélancolie un peu fataliste et une gaieté triste. Et je me suis dit, ça, ça peut être une bonne porte d’entrée pour en faire un élément de comédie, et quelque chose que je trouve très attachant, aussi, très beau. »
Le dessinateur Didier Conrad trouve dans ce voyage matière à s’amuser graphiquement.
« Là, c’était particulièrement intéressant à faire, parce qu’il y avait beaucoup de documentation. Donc, en fait, j’ai travaillé en louchant sur l’album en Hispanie pour que ça ne ressemble pas du tout. »
Tiré à plus de 5 millions d’exemplaires et disponible dans 25 pays, cet album d’Astérix est la plus grosse vente de l’année pour le groupe Hachette. L’enjeu est tel que l’album est resté secret jusqu’à sa mise en place, ce jeudi.
Sophie Torlotin, du service culture de RFI, qui nous présentait, donc, Astérix en Lusitanie. Précisons que ce sera le thème de l’émission Décryptage, ce soir, sur RFI : Astérix, les clés d’un succès vieux de 65 ans. Ce sera, donc, tout à l’heure et à retrouver en podcast.
En podcast, vous pouvez, aussi, réécouter ce Journal en français facile si vous avez besoin de vérifier un point, un détail, un mot de vocabulaire. Ce sera, cette fois, sur francaisfacile.rfi.fr. Il y a même un script pour vous aider, donc, de la version écrite.
Merci d’écouter Radio France Internationale.
