La transition écologique française aime les paradoxes. Après avoir longtemps hésité sur la place du thermique, du bioéthanol et de l’électrique, voilà que l’État décide enfin d’agir concrètement : convertir 40 000 véhicules officiels au superéthanol E85.

À l’heure où tous les français sont sommés de faire des efforts pour la planète, l’État ne fait pas l’autruche. Les voitures de la police, la gendarmerie et des douanes vont passer au superéthanol E85. Pour cela rien de plus simple, ces véhicules vont être équipés d’un kit de conversion, les célèbres « FlexFuel ». Des boitiers électroniques qui permettent de passer de l’essence traditionnelle au superéthanol.

Un choix économique et écologique

Cette idée présentait deux très bons arguments. Le premier écologique, avec une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 à 50%. Dans le même temps, des économies conséquentes. L’E85 est le carburant le moins cher du marché. 0,78 € le litre, contre 1,78 € en moyenne pour l’essence traditionnelle. Même en tenant compte d’une surconsommation de 20 à 25 %, les économies sont évidentes. Le gouvernement parle de « dizaines de millions d’euros par an ». 

Oui mais…

Sauf que … un article du projet de loi de finances pour 2026 risquait de tout gâcher. En cherchant à augmenter les recettes de l’État la France voulait lancer de nouvelles taxes. Le gouvernement prévoyait notamment d’abandonner les avantages fiscaux alloués à l’E85.

Conscients que cette nouvelle taxe aurait ciblé un carburant d’avenir, massivement utilisé par des véhicules d’États fraichement convertis, les députés ont finalement revu leur copie. En commission ils ont abandonné l’idée et le camp présidentiel se dit prêt à “des compromis” à l’Assemblée.

Le seul carburant durable ne sera donc pas taxé. Cela devrait lui permettre de rester nettement moins cher que les autres et encourager les français à convertir leurs véhicules essence. Finalement cet épisode est un symbole de la cacophonie énergétique actuelle.

La France veut d’un côté encourager ses concitoyens à réduire les émissions dégazages à effet de serre. Mais aux côtés de cet ambitieux objectif long-terme, la réalité de « la fin du mois » concerne l’État français. La question de la dette devient problématique et l’augmentation des recettes de l’État est une étape obligatoire.

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