Municipales 2026

Deux jours après la désignation de Florian Kobryn comme candidat aux municipales, la France insoumise (LFI) revenait, le 16 octobre dernier, présenter ses premières propositions devant la presse. Gratuité des transports et des premiers m3 d’eau, nouveau lieu de culture queer ou encadrement des loyers : à Strasbourg, LFI veut jouer son rôle de « première force politique de gauche de la ville ».

Après la désignation, le programme. Le 14 octobre dernier, l’assemblée militante de LFI désignait Florian Kobryn et Halima Meneceur comme binôme chargé de conquérir la mairie de Strasbourg. Deux jours plus tard, l’heure était venue de dévoiler quelques premières mesures.


C’est ainsi que la presse s’est retrouvée le 16 octobre, dans un restaurant en dehors de la Grande-Île pour échanger avec le binôme insoumis. Leur programme politique prend la forme d’un livret de 150 pages, fruit d’un travail réalisé depuis un an par les militant(e)s, avec différentes associations et partenaires. Si toutes les pages n’ont pas été dévoilées [après tout, il faut bien se garder des temps d’annonce pour rythmer la campagne, ndlr], à Strasbourg, LFI veut « symboliser une ville fière et solidaire ».

kobryn meneceur lfi © Nicolas Kaspar / Pokaa

Quelles premières mesures pour LFI à Strasbourg ?

Lors de ce temps presse, Florian Kobryn et Halima Meneceur ont présenté six premières propositions, dont plusieurs centrées sur les jeunes, « les grands oubliés de la politique sociale nationale », et sur différentes façons d’« alléger la facture à la fin du mois ». Sur ce point, l’encadrement des loyers y occupe une place phare, pour tenter de réguler les prix des biens en location. Une mesure ambitieuse, qui ne sera pas sans difficultés à mettre en place.

LFI compte instaurer la gratuité annuelle des 30 premiers m3 d’eau, mais également la gratuité des transports en commun pour tous les jeunes de moins de 25 ans, ainsi que pour les personnes en recherche d’emploi, au RSA ou sans domicile fixe. Deux mesures qui se rapprochent de celles portées par les communistes, tout en allant plus loin. Par ailleurs, le mouvement veut permettre l’accès à des stages au sein de la collectivité pour les jeunes des quartiers populaires.

Si l’on veut transformer la ville on aura besoin de l’appui de la population.

Florian Kobryn, candidat LFI aux municipales à Strasbourg

tram poteries tram ouest © Anthony Jilli / Pokaa

Florian Kobryn et Halima Meneceur évoquent aussi l’instauration d’une bibliothèque dédiée aux mémoires coloniales et de l’immigration et sur l’histoire de France, « afin de revenir sur le passé et lutter contre l’extrême droite, en permettant l’accès aux ressources pour se former sur ces sujets. »

Enfin, il est question de créer un lieu de culture queer et LGBT à Strasbourg pour permettre « aux personnes trans, aux artistes de cette communautés de créer et militer en sécurité. » Strasbourg assumerait l’investissement pour le lieu, dont la gestion serait par la suite confiée à différent(e)s acteurs/rices.

kobryn lfi

meneceur lfi

© Nicolas Kaspar / Pokaa

Le programme, avant la liste

Un programme qui a encore vocation à s’enrichir dans les prochaines semaines, et qui se trouve désormais au coeur de la campagne qui démarre. Surtout, à en croire Florian Kobryn et Halima Meneceur, il sera également la condition pour figurer sur la future liste municipale. Car comme l’explique cette dernière : « C’est le programme qu’on cherche à faire gagner lors de ces élections, pas une liste. »

Comme à chaque conférence de presse, la question des alliances est revenue sur la table. Florian Kobryn explique qu’ « [ils tendent] la main à tous les mouvements politiques de gauche qui souhaitent nous rejoindre, y compris ceux qui sont actuellement dans la majorité municipale. ». Un appel du pied vers les communistes, aux propositions parfois semblables, même si ces derniers souhaitent, pour le moment, peser dans le programme des écologistes pour le faire pencher plus à gauche.

Il y a une attente politique forte sur un programme de rupture.

Florian Kobryn, candidat LFI aux municipales à Strasbourg

kobryn lfi © Nicolas Kaspar / Pokaa

Quoi qu’il en soit, Florian Kobryn assume que « notre responsabilité c’est de proposer une offre politique : il y a des attentes assez fortes pour incarner une action municipale de rupture vers les plus vulnérables. La logique de rupture ne peut fonctionner qu’avec un mouvement populaire. » Qu’ils semblent aujourd’hui convaincu(e)s d’être les seul(e)s à porter.

Et si le candidat assure que « [ils mettront] tout en œuvre pour ne pas donner les clefs de la ville à la droite » il compte tout de même s’appuyer sur la position de « première force politique à gauche » qu’a eue LFI dans les dernières élections nationales à Strasbourg. Comprendre : réussir à sortir devant les écologistes au premier tour, afin de bénéficier d’un rapport de force pour les négociations du second. Sur ce point, la campagne à gauche risque d’être animée.