MÉMOIRE – La famille de Ruth Ellis, dernière femme pendue au Royaume-Uni, demande sa grâce posthume. Condamnée pour le meurtre de son amant violent, cette affaire relance le débat sur la reconnaissance des victimes de violences conjugales

Soixante-dix ans après son exécution, l’histoire tragique de Ruth Ellis, dernière femme pendue au Royaume-Uni, refait surface. Quatre de ses six petits-enfants ont officiellement demandé au ministre britannique de la Justice, David Lammy, de gracier à titre posthume cette hôtesse de boîte de nuit condamnée pour le meurtre de son amant violent, le pilote automobile David Blakely.

« Nous voulons réparer une injustice », explique sa petite-fille Laura Enston, 46 ans. En 1955, Ruth Ellis, âgée de 28 ans, avait abattu David Blakely à la sortie d’un bar londonien après des mois de violences conjugales répétées, « physiques, sexuelles et psychologiques », rappellent ses avocats du cabinet Mischon de Reya.

Un procès sans doute différent aujourd’hui

Ses défenseurs affirment que son procès aurait été jugé tout autrement aujourd’hui. « Elle aurait probablement été accusée d’homicide, pas de meurtre », précise l’avocat James Libson. Condamnée à mort après seulement vingt minutes de délibération, Ruth Ellis avait fait face au jury sans émotion, un comportement que ses proches interprètent désormais à la lumière des connaissances modernes sur les traumatismes. « Elle a involontairement joué le rôle de la tueuse au sang-froid qu’on lui avait attribué », souligne encore Laura Enston.

Dix jours avant le drame, David Blakely l’avait frappée au ventre alors qu’elle était enceinte, provoquant une fausse couche. « A l’époque, personne ne souhaitait donner une chance équitable à Ruth », déplore (…)

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