En cette fin d’après-midi, le gérant du restaurant, Damien Soulard, est de retour dans la salle. « On n’a pas envie d’être là quand on voit l’état », souffle le restaurateur, qui a repris l’établissement un mois pile avant cet incendie. Avec lui, un électricien, dont le premier travail sera d’estimer si le courant peut être rétabli dans les locaux. « On en découvre tous les jours, se désole Damien Soulard. On n’a pas été touché par les flammes, mais avec la suie qui s’est infiltrée partout et la chaleur, on va devoir changer au moins tous les plafonds, la laine de verre et les sols. On ne sait pas quand on pourra rouvrir, on attend les expertises. En attendant, j’ai trois salariés au chômage technique ».

La suie recouvre encore les tables du restaurant La Bulle.La suie recouvre encore les tables du restaurant La Bulle. (Photo Le Télégramme/Romain Leroux)« Les larmes coulent souvent »

Parti d’une friteuse dans la boucherie, le feu n’a pas fait de victime. Mais laissé une soixantaine de personnes qui travaillaient dans les huit cellules commerciales de la galerie au chômage technique. Véronique Garçon, esthéticienne au sein de l’Institut Délices des sens, fait partie de ces commerçants. Encore sonnée, elle avoue « accuser le coup » aujourd’hui. « Les larmes coulent souvent. Je suis propriétaire des murs de mon local et gérante de l’entreprise. Cela fait 18 ans que je suis à mon compte et aujourd’hui, je n’ai plus rien ».

Si les flammes n’ont pas détruit son établissement, « il a été touché par la suie, les fumées toxiques et la chaleur extrême de l’incendie. Tout mon matériel, mes fauteuils et le mobilier sont à jeter. Je vais devoir repartir de zéro, si je repars. Aujourd’hui, je paie toujours mes charges, mais je ne touche plus rien. Depuis deux semaines, on ne fait que des devis, des inventaires, on appelle sans arrêt les banques, les assurances. Je passe des nuits blanches, c’est angoissant ». Elle aussi attend les résultats des expertises qui devront déterminer l’état de la structure de la galerie commerciale.

« Il y a moins de vie dans le bourg »

Juste à côté de la brasserie, c’est l’effervescence dans le salon de coiffure L’atelier des coiffeurs. Camille Le Clainche, la co-gérante, charge des fauteuils dans un utilitaire avec une de ses collègues. « On a pu sauver un peu de matériel. On les emmène dans notre salon situé à une centaine de mètres. On ne se plaint pas, on a d’autres salons et on n’a donc pas encore de chômage technique. » Pourtant, elle le note, depuis cet incendie, « il y a moins de vie dans le bourg, la galerie était un poumon économique du bourg. On a noté le week-end dernier qu’il y avait moins de monde. Tous les clients nous en parlent, c’est une catastrophe pour Pacé. »

La charpente de la galerie commerciale Saint-Melaine a été en partie détruite par les flammes le 8 octobre.La charpente de la galerie commerciale Saint-Melaine a été en partie détruite par les flammes le 8 octobre. (Le Télégramme / Romain Leroux)

En attendant les réparations, des préfabriqués pourraient être installés pour accueillir la pharmacie et le salon d’esthétique. « Ce ne sera pas possible pour ceux qui ont des contraintes de froid et de cuisson », explique le maire de Pacé, Hervé Despouez. « Pour ça, il faut d’abord que les assurances donnent leur feu vert, pondère Véronique Garçon, du salon d’esthétique. On est dans l’attente, et plus le temps passe, plus on a peur ».