Alors que le froid s’installe et que les plaids sont ressortis des placards, certaines séries sont les comédies romantiques idéales pour savourer l’ambiance automnale. C’est ce que nous prouvait par surprise la fiction Nobody Wants This en septembre 2024 : malgré un casting plutôt alléchant porté par Kristen Bell et Adam Brody, anciennes stars des années 2000 respectivement dans Veronica Marc et Newport Beach, Netflix n’avait pas sorti les grands moyens en termes de promotion. Et pourtant, la magie opérait instantanément. Dans un Los Angeles où les feuilles ont jauni et les petites laines sont de mise, Joanne, une trentenaire excentrique et libérée, rencontre Noah, un séduisant rabbin. Tout les oppose mais le coup de foudre est indéniable. Coup de foudre pour les abonnés aussi, puisque la série a intégré le top 10 de 89 pays et comptabilisé 57 millions de vues en quelques mois. Un véritable phénomène qui a remis au goût du jour les comédies romantiques grâce à l’alchimie évidente des deux acteurs et à un humour vif et décalé. Mais la fraîcheur qui a fait son succès en saison 1 peut-elle vraiment perdurer en saison 2…?
Nobody Wants This sur Netflix : une saison 2 répétitive qui perd de sa fraîcheur
En saison 1, les rebondissements venaient ponctuer la romance naissante de Noah et Joanne. En cause, le besoin pour Noah de voir Joanne se convertir s’il veut devenir Grand Rabbin comme il le souhaite. En fin de saison, Joanne annonce à Noah qu’elle ne s’en sent pas capable et qu’elle préfère le laisser partir. Dans un grand élan romantique, Noah rattrape finalement Joanne pour lui dire que c’est elle qu’il choisit. La série reprend quelques jours après ces événements : Noah et Joanne semblent plus amoureux que jamais et organisent leur premier dîner d’amis communs. Un dîner finalement gâché par le sujet de la conversion de Joanne sur laquelle ils ne semblent pas s’entendre. Et c’est cette thématique autour de laquelle continue de se construire la saison 2 de Nobody Wants This. Bien que primordiale, le traitement de cette problématique s’avère très répétitif, ne laissant quasiment pas de place pour les autres obstacles que pourrait rencontrer un jeune couple de leur âge. Peu de nouveaux sujets sont explorés. Résultat : cette saison 2 est calquée sur la première, la fraîcheur en moins.
Nobody Wants This saison 2 : Noah et Joanne seraient-ils devenus… barbants ?
Si l’on adore toujours la dimension très saine de leur relation, loin des représentations toxiques de l’amour passionné que nous offrent souvent les séries, la fiction tombe dans un piège pourtant évident : Noah et Joanne sont devenus plan-plan. S’ils restent individuellement intéressants, le couple n’oscille qu’entre romantisme ou désaccord, perdant de la flamme hilarante et l’impertinence qui faisaient leur singularité en saison 1. Alors que leurs scènes communes étaient celles que l’on attendait le plus dans la première salve, au fil de ces dix nouveaux épisodes, ce sont finalement les séquences les plus plates. Est-on forcément barbant lorsque l’on est amoureux et ouvert à la communication ? On aurait préféré que la réponse soit non.
Nobody Wants This : les personnages secondaires sauvent le navire
Heureusement pour nous, la saison 2 de Nobody Wants This laisse encore plus de place aux entourages de Noah et Joanne. En particulier, Sasha (Timothy Simons), le frère de Noah, et Esther (Jackie Tohn), son épouse. Aussi drôles qu’attachants, on prend plaisir et peine à les voir évoluer. À travers eux, la série réussit à nouveau ce qu’elle avait pu faire avec Joanne et Noah en saison 1 : proposer une vision non-caricaturale du couple. Mariés depuis 20 ans, la crise maritale qu’ils traversent est dépeinte avec finesse et intelligence, évitant le ressort rouillé du couple qui vogue de dispute en dispute. Un portrait touchant de l’amour, forcément imparfait, et de l’affection à l’épreuve des années.
Loin de nous l’idée que Nobody Wants This serait donc devenue désagréable à regarder. La série conserve sa légèreté et son ambiance cosy. L’enjeu était de savoir si elle parviendrait à maintenir le cap d’une fiction qui sait se démarquer et réinventer la comédie romantique. Elle glisse lentement vers le déjà-vu et semble manquer d’idées nouvelles, laissant certains protagonistes faire du sur-place. La séquence finale du dernier épisode n’en est qu’une criante illustration…