C’est un des projets majeurs de l’agglomération toulousaine. L’arrivée de la troisième ligne de métro, prévue pour 2028, entre Colomiers et Labège, est attendue depuis de nombreuses années pour désengorger les zones de Labège et Blagnac notamment. Si le chantier a connu un dramatique accident et entraîné des incidents sur le tracé de certains tunneliers, pour l’instant, rien n’indiquait un possible retard sur la mise en service de cette ligne C de 27 km.
Pour autant, ces derniers jours, des élus d’opposition ont fait part de leurs doutes quant au respect du calendrier annoncé. C’est notamment le cas du groupe Archipel Citoyen, un mouvement présent sur la liste d’union de la gauche en 2020, qui s’interroge dans un communiqué.
« Le 16 octobre 2025, sur France Bleu, Jean-Michel Lattes, président de Tisséo, déclarait : Au moment où je vous parle, personne ne m’a dit qu’on ne tiendrait pas 2028. Très bien : qu’on nous le montre. Car les données d’avancement publiées, tunnelier par tunnelier, font naître un doute raisonnable. Pour le plus grand projet de la métropole, ce doute appelle des preuves, pas des éléments de langage. »
Le tracé de 3e ligne du métro de toulouse (27 km) qui doit relier Labège à Toulouse à l’horizon 2028. DR Toulouse Métropole
Du côté de Tisséo Ingénierie, on se veut pour l’instant rassurant, sans forcément s’avancer sur une date précise de livraison. « À l’heure actuelle, nous avons livré plus de 50 % des infrastructures, avec 5 km de viaducs posés et plus de 8 km de tunnels réalisés », indique ainsi Julien Isnard, adjoint au directeur de projet ligne C. « On travaille tous avec en tête l’objectif de 2028 mais cela ne veut pas dire qu’on ne rencontre pas de difficultés sur un chantier d’une telle ampleur », reconnaît-il.
Des blocages sur les parcours de trois des cinq tunneliers
Parmi les obstacles rencontrés, des avancées qui ne sont pas au niveau attendu sur trois des cinq tunneliers, notamment dans la zone nord-ouest du tracé, en raison d’aléas techniques. « Ce sont des problèmes identifiés, notamment sur les convoyeurs, censés évacuer la terre excavée, ce qui perturbe la cadence. Tout est fait pour les résoudre », assure Julien Isnard.
Selon lui, toutes les équipes des entreprises, des maîtres d’œuvre et de Tisséo sont mobilisées pour récupérer les cadences et réorganiser le chantier afin d’avancer sur d’autres parties. Le second œuvre pourrait ainsi être accéléré. « C’est un élément du projet qui en retard. Il faut le prendre en compte, et c’est ce que nous faisons, mais ça ne remet pas en cause le calendrier du projet global. »
Pas sûr que ces éclaircissements de Tisséo Ingénierie, qui se veulent moins alarmistes que certaines prévisions, suffisent à calmer les esprits. Car, à quelques mois des élections municipales, ce projet d’ampleur à l’échelle métropolitaine risque d’alimenter les débats. Dans son communiqué, Archipel Citoyen, rappelle ainsi : « Un projet à plus de 3 milliards d’euros engage l’argent public, la sécurité des personnels et des riverains, et notre quotidien de demain. Sans information régulière, vérifiable et intelligible, c’est la démocratie locale qui s’étiole. »