Camille Lou dans la série Cat’s Eyes, tournée au musée du Louvre.
ゥ JEAN-PHILIPPE BALTEL / BIG BAN
Alerte ! Le tournage du film Masterplan met en scène un nouveau cambriolage dans le musée parisien. Pour empêcher que les scènes ne servent de repérages aux malfrats, tout un dispositif est mis en place.
«Heureusement qu’ils n’ont pas volé Mona Lisa !», ont déclaré des visiteurs soulagés par la réouverture du Louvre, ce mercredi. Hasard du calendrier, la plateforme Prime vidéo a annoncé il y a quelques jours le tournage de son premier film original franco-italien qui cible directement le musée parisien. Stanley Tucci donnera la réplique à Simona Tabasco et à Victor Belmondo dans Masterplan. Le pitch ? Un voleur légendaire jette son dévolu sur la Joconde et engage pour l’épauler deux jeunes inconnus, une experte en cybercriminalité et un spécialiste en explosifs.
«Raconter une histoire de cambriolage les a tout de suite crispés», racontait la production de la série Cat’s Eyes au Figaro-TV Magazine, il y a tout juste un an. Dans l’épisode 6 de la fiction de TF1, trois sœurs, Tamara (Camille Lou), Sylia (Constancé Labbé) et Alexia Chamade (Claire Romain) tentent de dérober au Louvre un tableau de la collection de leur défunt père. Dimanche 19 octobre, la réalité a, hélas, rattrapé la fiction.
«Des discussions tendues»
Le butin : des bijoux d’une valeur inestimable pour le patrimoine français. La parure de saphirs du Sri Lanka, diamants, or de la reine Marie-Amélie ou encore le diadème de l’impératrice Eugénie. Les malfaiteurs «très chevronnés» ont utilisé un monte-charge pour accéder à la galerie d’Apollon. Un scénario digne d’une fiction.
Lupin, Belphégor, dont une nouvelle adaptation est attendue en 2026 sur HBO Max en collaboration avec M6, tant de séries et de films ont fantasmé «le casse du siècle». Si aujourd’hui, le dispositif de sécurité du musée parisien est pointé du doigt, sa directrice Laurence des Cars a reconnu «des défaillances» lors de son audition face aux sénateurs, le Louvre avait pourtant déjà anticipé le danger que représentent certains tournages pour ses précieuses collections.
«Les premières versions du scénario ont rendu les discussions tendues. Ils ont considéré, à juste titre, qu’ils n’étaient pas là pour donner des modes d’emploi ou des idées aux gens pour cambrioler le Louvre», nous a raconté Benjamin Dupont-Jubien, producteur chez Big Band Story, à qui on doit Cat’s Eyes. «Ce n’est pas forcément un sujet qui les amuse», a-t-il ajouté.
Cat’s Eyes, Lupin, Belphégor… Quand la fiction imagine le cambriolage du Louvre
La parade a vite été trouvée. Rendre le parcours des cambrioleurs irréaliste. Ainsi quand Camille Lou effectue ses repérages avant son méfait, elle part des verrières des cours Marly et Puget avec ses chefs-d’œuvre de la sculpture française pour mieux y retourner ensuite. Dans la fiction, elle traverse le musée, dans la réalité, elle tourne en rond dans l’Aile Richelieu. Elle se retrouve ensuite miraculeusement au rez-de-chaussée dans le laboratoire d’expertise, comme l’indique un panneau visible dans le décor. «Il est impossible d’établir une circulation à partir de la série», commente le producteur. S’ajoute à ce système ingénieux une équipe de sécurité dédiée à la surveillance des techniciens, des figurants et des acteurs pendant le tournage.