Budget : le PS menace Lecornu, et pas sur la réforme des retraites : « les macronistes ont 48 heures ». (illustration du patron des socialistes Olivier Faure et du chef des députés PS Boris Vallaud le 16 octobre dernier)

AMAURY CORNU / Hans Lucas via AFP

Budget : le PS menace Lecornu, et pas sur la réforme des retraites : « les macronistes ont 48 heures ». (illustration du patron des socialistes Olivier Faure et du chef des députés PS Boris Vallaud le 16 octobre dernier)

POLITIQUE – Suspendre la réforme des retraites ne suffira pas. Le chef des députés PS, Boris Vallaud, laisse planer la menace d’une censure du gouvernement Lecornu si les macronistes ne se montrent pas « capables de justice fiscale » lors de l’examen de la partie recettes du budget 2026 de l’État, qui doit commencer vendredi dans l’hémicycle de l’Assemblée. Dans une interview au Parisien, l’élu des Landes est revenu sur les concessions attendues du bloc central.

« S’il n’est pas capable de voter la taxe Zucman, cet impôt minimal et indispensable sur les très hauts patrimoines, s’il n’est pas capable de voter l’ISF sur les milliardaires, sur lequel nous avons travaillé et que nous proposerons, s’il n’est pas capable de justice fiscale, je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite », a indiqué Boris Vallaud. « Tout est possible. Nous nous sommes réservé la possibilité de sanctionner à tout moment », a-t-il ajouté.

« Beaucoup de choses vont se jouer dès ce week-end, lors de l’examen des recettes en séance » à l’Assemblée, a précisé le député socialiste des Landes dans les colonnes du Parisien. Un coup de pression renforcé par le numéro 1 du parti Olivier Faure ce 24 octobre sur BFMTV. « Si dans les toutes prochaines heures, en gros jusqu’à lundi prochain, il n’y avait pas d’évolution sensible sur le texte, il n’y aurait aucune marge de manœuvre accordée sur le PLF et le PLFSS. Et donc, ce serait terminé », a enfoncé le Premier secrétaire socialiste. Comprendre : sans des « bougés forts », comme le confiait Boris Vallaud au HuffPost quelques jours plus tôt, le Parti socialiste déposera une motion de censure pour faire tomber le gouvernement.

« La justice fiscale n’est pas au rendez-vous »

« Les macronistes ont 48 heures pour dire les concessions qu’ils sont prêts à nous accorder », indiqué de son côté à l’AFP le chef de file du PS sur le budget Philippe Brun. « Si nous ne votons pas la première partie, alors il n’y aura pas de budget », insiste-t-il.

Il y a un « équilibre » à trouver entre « les nouvelles recettes » et le montant du déficit, a fait valoir Olivier Faure. Or à ce stade, les socialistes estiment que « le compte n’y est pas ». En cause notamment : les rejets lors de l’examen en commission de propositions comme la taxe Zucman et le rétablissement de l’ISF, visant à ramener de l’argent dans les caisses de l’État en ciblant les plus aisés. « La justice fiscale n’est pas au rendez-vous et fait peser sur les classes moyennes et populaires des efforts qui ne sont pas demandés aux milliardaires et aux multinationales », insiste Boris Vallaud dans Le Parisien.

« Si on arrive à trouver entre 15 et 20 milliards d’euros de recettes supplémentaires, nous avons là les moyens de corriger la copie », a estimé Olivier Faure. Des milliards à trouver sans passer par les mesures honnies par la gauche, comme l’abattement sur les retraités, le gel des pensions de retraite, le gel du barème de l’impôt sur le revenu qui rendrait imposable de nouveaux foyers parmi les plus modestes… « Toutes ces séries d’horreurs qui aujourd’hui frappent les Français et qu’il faut retirer. » Le ton est donné.