Chanteur emblématique, Sting n »entend pas raccrocher les
guitares de sitôt et pas seulement par amour de la musique. Figure
internationale de la pop-rock depuis son passage à
The Police
, l’artiste, qui ne veut pas
léguer sa fortune à ses enfants,
continue d’enchaîner les
tournées et les projets ; mais derrière la façade du succès, des
obligations financières importantes expliquent pourquoi la
retraite n’est pas à l’ordre du jour.

Interrogé par Paris Match,
Sting évoque sans détour les réalités qui pèsent sur sa décision :
“Je ne peux pas me permettre de prendre ma retraite, il
y a trop de gens qui dépendent de moi
financièrement. Je
suis fier d’être devenu un patriarche, de pouvoir envoyer mes
petits-enfants dans de bonnes écoles grâce aux chansons que
j’écris, aux concerts que je donne”. 

Sting se confie sur la fin de sa carrière

Ces mots résument bien la position d’un artiste qui, au-delà de
sa carrière, assume des responsabilités familiales et
professionnelles, salariés, équipes techniques, maisons de
production, qui rendent toute pause prolongée compliquée. Sur le
plan judiciaire et commercial, la situation est également
tendue.

Depuis le début de l’année, ses
anciens complices de The Police
, Stewart Copeland et Andy
Summers, lui réclament des royalties pour Every Breath You
Take, le tube planétaire du groupe. Sting se contente de
“No comment,” tout en se montrant surpris par le timing
des revendications, quarante-deux ans après l’enregistrement du
morceau, d’autant que l’album Synchronicity a connu de
nombreuses rééditions, la plus récente en juillet 2024.

Le chanteur en conflit avec ses anciens
acolytes

Les avocats des deux camps travaillent néanmoins à un règlement
négocié “en vue d’une sortie par le
haut”
, tandis que le titre demeure au programme des
concerts. Artiste cosmopolite,
Sting
partage son temps entre l’Europe et New York, où il
réside régulièrement depuis près de quarante ans. Ce choix de vie
nourrit aussi ses réflexions politiques et sociales.


Le chanteur
confie s’inquiéter de l’évolution des États-Unis et
critique le gouvernement britannique sur la question du Brexit.
“Ça n’a plus beaucoup de sens pour moi, estime celui qui réside
régulièrement à New York depuis près de quarante ans. Depuis le
Brexit, je me sens bien plus européen, je suis de toute façon très
rarement longtemps dans une même ville. Mais je suis de plus en
plus inquiet pour les États-Unis, qui deviennent un État policier,
proche du fascisme. Jamais je n’aurais imaginé une telle situation
en Amérique”. Il pousse le trait jusqu’à un constat sévère sur
la scène politique britannique : “Il avait un mandat clair pour
cela, me semble-t-il. C’est une absolue nécessité de faire marche
arrière, d’au moins réintégrer l’union douanière. Le Brexit
nous appauvrit dans tous les secteurs.
Ceux qui en sont
les instigateurs devraient être incarcérés à la Tour de Londres
!”.