Quelques heures avant le début des hostilités dans l’hémicycle, le chef du PS menace de censure. Olivier Faure souligne ce vendredi 24 octobre sur BFMTV que «ce serait terminé» pour le gouvernement «s’il n’y a pas d’évolution d’ici lundi» sur le projet de budget pour 2026. Le Premier secrétaire du Parti socialiste considère qu’il «faut taper sur les ultra-riches et les super-héritages», corroborant les exigences de la veille de Boris Vallaud, le chef des députés PS à l’Assemblée nationale.

Jeudi soir, l’élu des Landes avait déjà laissé planer l’idée d’une censure du gouvernement si les macronistes ne se montraient pas «capables de justice fiscale» dans le budget 2026 de l’Etat. «Si le bloc central n’est pas capable de voter la taxe Zucman, cet impôt minimal et indispensable sur les très hauts patrimoines, s’il n’est pas capable de voter l’ISF sur les milliardaires, sur lequel nous avons travaillé et que nous proposerons, s’il n’est pas capable de justice fiscale, je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite», affirme le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale dans une interview au Parisien.

L’examen de la partie recettes du projet de loi de finances 2026 doit commencer ce vendredi à partir de 15 heures dans l’hémicycle de l’Assemblée.

«Beaucoup de choses vont se jouer dès ce week-end», poursuit le député des Landes. «Tout est possible. Nous nous sommes réservé la possibilité de sanctionner à tout moment», ajoute Boris Vallaud.

«Les macronistes ont 48 heures pour dire les concessions qu’ils sont prêts à nous accorder», souligne de son côté le chef de file du PS sur le budget Philippe Brun. «Si nous ne votons pas la première partie alors il n’y aura pas de budget», insiste-t-il.

Lors du récent examen en commission (qui précède l’examen dans l’hémicycle à l’Assemblée et fait office de répétition générale) de la partie recettes du budget de l’Etat pour 2026, le texte a été largement rejeté par les députés.

Et les socialistes, clés de la survie du gouvernement de Sébastien Lecornu qu’ils ont fait le choix de ne pas censurer la semaine dernière, ont fait part de leurs réserves. De fait, la taxe Zucman visant les «ultra-riches» et le rétablissement de l’ISF ont été rejetés par les macronistes. Selon Boris Vallaud, «Le compte n’y est pas. La justice fiscale n’est pas au rendez-vous et fait peser sur les classes moyennes et populaires des efforts qui ne sont pas demandés aux milliardaires et aux multinationales».

Mise à jour ce vendredi 24 octobre à 10 h 04, avec l’ajout des déclarations d’Olivier Faure.