Le chiffre est éloquent : selon l’Audiar, près de 50 % des nouveaux commerces ouverts à Rennes depuis un an sont… des restaurants. De nouvelles adresses avec des concepts toujours plus variés : restaurant immersif japonais, bouillon à prix réduits ou autre bistrot de saison.
Un marché qui se tend
Si tous n’arrivent pas à s’inscrire dans la durée, le nombre total de restaurants en activité a tout de même progressé de 13 % rien que dans le centre-ville entre 2019 et 2024. De quoi atteindre un niveau record. Un véritable boom qui pousse certains professionnels à craindre l’overdose.
« Il y a une augmentation non négligeable de restaurants à Rennes depuis deux ou trois ans, avec notamment une forte installation de fast-foods », confirme Pierre Clolus, patron de l’union des métiers et des industries de l‘hôtellerie (Umih) d’Ille-et-Vilaine et du restaurant l’Ambassade. « Le marché va se tendre. Ce qui fait que le risque d’embouteillage est réel ».
Arbitrages de budget
Surtout que le secteur subit de plein fouet les problèmes de pouvoir d’achat. « La dernière crise a forcé les gens à faire des arbitrages dans leur budget », expliquait récemment Bertrand Hesnard, patron de l’ex Loco Loca. « On constate quand même depuis plusieurs mois, voire un an et demi, une désaffection pour les restaurants. Les gens sortent moins et vont moins aux restaurants ».
Plus d’acteurs donc et un gâteau moins gros à se partager… Dans ce contexte morose, l’idée d’une régulation fait son chemin. Le chef Thierry Marx, président de l’Umih au niveau national, avait même évoqué l’instauration d’un numerus clausus sur les ouvertures pour réguler l’offre cet été. « À terme, il faudra rester vigilants, mais je tiens à la liberté d’installation», répond Pierre Clolus.
Interrogés sur la pertinence d’un tel dispositif, les lecteurs rennais du Télégramme n’ont pas semblé emballés. « Pourquoi toujours interdire ? La sélection se fait naturellement », écrit l’un d’entre eux. « En limitant le nombre de restaurants, on aura moins de choix, la qualité baissera, par conséquent les prix augmenteront au regard de la qualité fournie », alerte cet autre habitant de la capitale bretonne. Quand d’autres évoquent des alternatives à explorer : « Un diplôme obligatoire serait le bienvenu ».