L’idée vient d’un collectif citoyen, Les Pattes courantes, né d’une simple habitude : celle de maîtres se retrouvant, soir après soir, au même endroit.  On a commencé à se connaître, à échanger, explique Amina Le Borgne, porte-parole du collectif. Puis, après quelques tensions avec d’autres usagers et même une intervention policière, on s’est dit qu’il fallait trouver un terrain d’entente. 

« Voir les chiens courir sans remarque, c’est un vrai soulagement »

Plutôt que de ruminer, Amina a agi : contact avec la mairie, échanges avec Nature et jardins, puis feu vert via le budget citoyen. En un mois, c’était lancé.  La mairie a été super réactive. On a visité le site (le parc potager de la Fournilière, dans le quartier Zola à Nantes, ndlr) avec les Espaces verts et tout s’est mis en place très vite. 

Résultat : une zone bien délimitée, des panneaux installés par la Ville avant le 1er septembre et une charte d’adhésion qui engage les maîtres à la responsabilité et au respect des autres usagers. Les chiens doivent être identifiés, vaccinés, sociables et évoluer sans troubler la quiétude du parc.

Depuis le lancement, l’ambiance du soir au parc a changé.  Avant, on se faisait parfois apostropher. Maintenant, chacun a sa place, tout est clair. Voir les chiens courir sans remarque, c’est un vrai soulagement , confie Amina. L’espace, à l’écart des jeux d’enfants, semble avoir trouvé son équilibre.

Les propriétaires de chiens, nombreux à Zola, saluent cette respiration. Et certains promeneurs reconnaissent que la zone contribue à apaiser les tensions.  On voit des gens se parler, échanger autour du chien. Ça crée du lien , ajoute la porte-parole.

En test jusqu’au 31 octobre

L’expérimentation se poursuit jusqu’au 31 octobre. Ensuite, la Ville et le collectif analyseront les retours, dont un questionnaire de satisfaction. Si l’essai est concluant, l’initiative pourrait être prolongée et étoffée.

 J’aimerais que l’on puisse financer, via le budget citoyen, la présence d’un médiateur canin deux fois par semaine, pour organiser des ateliers et apprendre à mieux comprendre nos compagnons à quatre pattes , confie Amina. Le collectif espère aussi obtenir un point d’eau et quelques équipements de jeux canins, comme sur certains canisites nantais.

Au-delà du simple cadre animalier, cette démarche illustre la capacité des habitants à s’emparer de l’espace public.  Il faut arrêter de penser que tout doit venir d’en haut. Parler avec sa mairie, c’est simple, et ça peut changer beaucoup de choses , insiste Amina Le Borgne.

Contact : @les_pattes_courantes sur instagram