«Nous nous tenons aux côtés des salariées et salariés et les assurons de notre attachement à La Folle journée ». C’est par ces quelques mots que la maire de Nantes Johanna Rolland a tenté de rassurer les collaborateurs du grand festival de musique classique. Car depuis quelques semaines et les révélations du management de René Martin, fondateur de l’événement, l’esprit des équipes est embué. Ce vendredi, la mairie de Nantes a annoncé « la fin de la collaboration avec René Martin ». Avant d’ajouter : « il appartient désormais au CREA (Centre de réalisations et d’études artistiques) de prendre les décisions qui s’imposent au vu de la gravité des faits ».

Si la municipalité socialiste a fait ce choix, c’est en se basant sur les conclusions de l’audit réalisé dans la structure. « La synthèse de l’audit démontre que les principes d’exemplarité, de respect de droits des salariés et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, sont bafoués en matière managériale, de gestion de l’association et compte tenu de l’exposition des salariés à des contenus à caractère pornographique », a fait savoir la mairie.

René Martin, 75 ans, est le fondateur de La Folle journée, un festival de musique classique très populaire. Mais des critiques fleurissent sur la gestion financière et le management de la structure. Selon le parquet de Nantes, René Martin aurait notamment usé de « comportements inappropriés » avec des salariés qui pourraient constituer « des infractions pénales de type harcèlement au travail », selon le procureur de la République de Nantes Antoine Leroy.

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La ville de Nantes a d’ailleurs transmis au procureur les conclusions de l’audit sur la base de l’article 40 de procédure pénale qui permet aux élus ou autorités d’alerter la justice d’un crime ou d’un délit. Le parquet devrait saisir une enquête pénale.

Un climat « hypersexualisé »

Fin septembre, une enquête de Médiacité et de La Lettre du Musicien avait fait état d’une « porosité entre dépenses professionnelles et dépenses personnelles » de René Martin, figure de la musique classique, également fondateur du festival international de piano de La Roque-d’Anthéron, dans les Bouches-du-Rhône. Les témoignages d’une vingtaine d’anciens et d’actuels salariés décrivaient un directeur artistique « omnipotent » faisant régner une ambiance de travail « très difficile » entre « compliments », « humiliation » et « emprise », dans un climat « hypersexualisé ». René Martin assurait de son côté n’avoir « jamais humilié personne » et « jamais eu directement de problème avec les employés ».