C’est une nouvelle page qui s’écrit pour l’Orient, brasserie emblématique de Libourne, fermée depuis plusieurs années. Après l’abandon du projet de reprise par le restaurateur Olivier Diaz-Maroto pour raisons de santé il y a une dizaine de jours, c’est finalement le groupe bordelais Carnaval Café qui posera ses valises sur l’esplanade François-Mitterrand.

L’information, confirmée par le maire Philippe Buisson, sonne comme « une très bonne nouvelle pour Libourne ». « Nous avons rebondi très vite », explique l’élu. « Carnaval Café avait déjà manifesté son intérêt mais s’était positionné trop tard. Leur arrivée permettra de redonner vie à ce lieu historique, dans un esprit de brasserie contemporaine et conviviale, ouverte sept jours sur sept. »

Un grand bar central

Derrière ce nom coloré, Maurice Guinaudeau, patron du groupe, revendique une vision simple : « Carnaval Café, c’est la fête, le partage et la bonne humeur. » Né à Bordeaux en 2018, le groupe exploite déjà plusieurs établissements (Bègles, centre-ville, quartier Paludate…) et possède aussi quelques adresses emblématiques comme le Bodegon, place de la Victoire. Chaque lieu s’adapte à son environnement : « À Bordeaux, certains de nos cafés accueillent le matin les habitués du quartier, l’après-midi des étudiants en télétravail, et le soir une clientèle plus jeune. L’idée, c’est que tout le monde puisse s’y sentir bien. »

À Libourne, le Carnaval Café conservera l’esprit du lieu : « On veut garder l’âme de l’Orient, son histoire et sa façade. D’ailleurs, le nom complet sera sans doute Carnaval Café à l’Orient de Libourne. Les Libournais y sont attachés, nous voulons leur rendre hommage. » Le futur décor sera signé par l’architecte Marc Benayoun, connu pour ses réalisations bordelaises (Comptoir du Bodegon, Café Brun…). Une esthétique « pop et chaleureuse » autour d’un grand bar central, de moulures préservées et d’une terrasse repensée pour accueillir les beaux jours. « On veut que les gens se disent waouh en entrant », glisse le restaurateur.

Une quinzaine d’emplois

Ouverture prévue au début du printemps 2026, le temps de laisser place en décembre à la traditionnelle Maison du Père Noël, autre rendez-vous cher aux Libournais. L’établissement, qui s’étendra sur deux niveaux après travaux, devrait employer une quinzaine de salariés, en majorité recrutés localement. Des animations ponctuelles – quiz, retransmissions sportives, afterworks – sont aussi envisagées « dans un esprit festif mais apaisé ».

Et pour Maurice Guinaudeau, c’est avant tout une histoire de cœur : « On sent ici une vraie envie, une mairie à l’écoute et une ville qui bouge. L’Orient va redevenir un lieu de vie, festif mais serein, fidèle à l’esprit libournais. » Le maire confirme d’ailleurs que le secteur autour de la place François-Mitterrand « est en pleine renaissance », avec la réouverture prochaine du Bridge et une autre « belle annonce » à venir. De quoi redonner à cette esplanade historique le visage vivant et gourmand qu’elle mérite.