La majorité illkirchoise a-t-elle décidé de séparer l’œuvre du maire du délit qu’il a commis ? « C’était un grand maire d’Illkirch-Graffenstaden », souligne Thibaud Philipps ce jeudi 3 avril, en séance de conseil municipal. Sans nier sa condamnation, il rappelle qu’ André Durr a créé le parc d’innovation ou encore L’illiade, qu’il « a développé Illkirch-Graffenstaden ». « C’est une légitime reconnaissance d’un personnage qui a su préserver l’identité de la ville. Nous avons bien à subir une allée François-Mitterrand [malgré les controverses, ce dernier n’a jamais été mis en cause par la justice, ndlr] en plein centre ! » s’exclame Luc Pfister, conseiller municipal délégué.
L’opposition s’abstient
Critique, l’opposition décide cependant de s’abstenir, et non de voter contre la délibération. Béatrice Longechal relativise, en effet : « Mieux vaut donner son nom à une petite promenade, sans adresse hormis le tennis-club… » La majorité illkirchoise n’a jamais fait mystère de sa volonté de dénommer une voie André-Durr… qui a hérité ce jeudi 3 avril d’une « promenade », tandis que le groupe de résistants illkirchois Feuille de Lierre et la première bachelière française Julie-Victoire Daubié voient leur nom associé à de vraies rues du quartier Libermann.
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Le 17 décembre 1993, la Cour d’appel de Colmar avait condamné André Durr à une peine de six mois d’emprisonnement assortie du sursis simple, à une amende de 20 000 francs et à la privation de ses droits civiques pour deux ans (peine confirmée en cassation en février 1995). En mai 1995, André Durr avait aussi été déchu de son mandat de député, par le Conseil constitutionnel.
Il a été reconnu coupable d’avoir reçu chaque mois (de mars 1983 à mars 1992 mais, en raison de la loi d’amnistie de janvier 1990, le délit portait sur une somme réduite) 5 000 francs de son premier adjoint, Antoine Wach. Avant de se suicider la veille de Noël 1992, ce dernier avait annoncé avoir été forcé de rendre en sous-main cette somme à André Durr qui, cumulant les fonctions de maire et de député (il était aussi conseiller général), devait selon la loi verser une partie de son indemnité à son premier adjoint. Les élections de 1995 avaient vu Jacques Bigot lui succéder à la mairie et Yves Bur à l’Assemblée Nationale.