LA CHRONIQUE DE JEAN-CHRISTOPHE BUISSON – Le réalisateur français adapte avec une grande intelligence le célèbre roman de Camus. Benjamin Voisin y est extraordinaire.

Doit-on condamner à mort tous les fils qui ne pleurent pas à l’enterrement de leur mère ? Telle n’est pas exactement l’interrogation que pose Albert Camus dans L’Étranger, mais presque. C’est certes pour avoir tué un Arabe – en étant plus ou moins en situation de légitime défense, plus ou moins par maladresse parce qu’ébloui par le soleil, plus ou moins « par hasard » (c’est ce qu’il dira au tribunal) –, que Meursault s’apprête à être guillotiné.

Mais c’est moins son acte criminel que son attitude lors de l’inhumation de sa génitrice la semaine précédente du meurtre qui semble le plus intéresser, fasciner et horrifier ceux qui s’apprêtent à le juger. À commencer par le procureur, qui fait défiler les témoins soulignant son absence de toute marque d’émotion le jour des obsèques. Et rappelle, indigné, que l’accusé, le lendemain des non-adieux à sa mère, s’était rendu aux bains puis au cinéma pour voir un film comique avec Fernandel avant d’emmener chez lui sa fiancée. Un type sans…

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Le Figaro

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