3I/Atlas. Depuis sa découverte cet été, l’objet ne cesse de faire parler de lui. D’abord parce qu’il a été rapidement confirmé qu’il vient d’au-delà de notre Système solaire. Puis, parce que son comportement a déjà plusieurs fois dérouté les astronomes.

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Cette comète venue d’ailleurs fait quelque chose qu’on n’avait jamais vu dans le Système solaire !
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Alors que la comète interstellaire poursuit sa route vers son périhélie (le point de son orbite le plus proche de notre Soleil) qu’elle atteindra ce mercredi 29 octobre, de nouvelles données viennent d’être révélées.
Certaines de nature à réveiller les idées folles d’Avi Loeb, l’astrophysicien de l’université de Harvard (États-Unis), désormais connu pour son penchant à voir des extraterrestres partout. Des images captées par le Keck Cosmic Web Imager monté sur le télescope Keck-II (Hawaï), en effet, montrent, dans le panache émit par la comète interstellaire, la signature du nickel, mais aucune trace de fer. Du jamais vu, jusqu’ici.
Comet #3I/ATLAS is only the third interstellar object we’ve ever spotted ☄️
Discovered in July, the comet is making its way through our Solar System, carrying onboard clues about the formation of worlds far beyond our own.
Follow its journey & what we learn about it ????… pic.twitter.com/osAhW5OObn
— ESA Science (@esascience) September 9, 2025
Une technosignature au cœur de notre Système solaire ?
Dans leurs travaux, les chercheurs s’étonnent aussi de la détection de tétracarbonyle de nickel (Ni(CO)4). Une aubaine pour Avi Loeb qui a immédiatement appelé ceux qui le suivent à « prendre leurs vacances avant le 29 octobre ». Car le tétracarbonyle de nickel n’a encore jamais été observé à l’état naturel. En revanche, il est produit sur Terre de manière industrielle. Par l’industrie aérospatiale. Si vous voyez où Avi Loeb veut en venir…
Étrange, reconnaissent les astronomes. Toutefois, ils estiment qu’il existe bien un processus naturel capable de produire du tétracarbonyle de nickel. Près du noyau de la comète 3I/Atlas. Si une forte concentration de nickel s’y est créée. Ce qui semble bien être le cas.
Le jet de 3I/Atlas se transforme en queue et fait tourner les têtes
L’autre observation que les tenants de la théorie extraterrestre veulent faire passer pour étonnante concernant la comète interstellaire, c’est celle réalisée par le Two-Meter Twin Telescope (TTT, Espagne). Elle montre en effet 3I/Atlas crachant un immense jet de gaz et de poussière en direction du Soleil. Les astronomes précisent qu’il n’est pas tout à fait question là d’une queue. Mais bien de jets qui pointent vers notre Étoile. De manière finalement assez classique. Car lorsqu’une comète s’approche du Soleil, elle chauffe. Si un point chaud apparaît à sa surface, des poussières et des gaz peuvent jaillir comme un geyser. Et il suffit que le noyau de la comète tourne pour que le jet s’élargisse. Prenant un peu la forme d’une queue pointant vers le Soleil. La comète Neowise en avait fait la preuve. Le jet découvert à 3I/Atlas pourrait s’étendre sur pas moins de 10 000 kilomètres.
Un autre instrument installé sur les îles Canaries, le télescope optique nordique, suggère quant à lui que ce semblant de queue a finalement viré dans la direction opposée à notre Soleil. Pas de quoi calmer les esprits. Pour Avi Loeb, il n’y aurait même là rien d’étonnant pour un « vaisseau spatial extraterrestre en train de ralentir près du Soleil ». Pour les astronomes toutefois, l’explication est beaucoup plus naturelle. Le changement de physionomie observé ne serait autre que le résultat d’une comète qui éjecte relativement lentement des poussières de grande taille mettant donc du temps à répondre à la pression du rayonnement solaire.
NASA is assessing the possibility of using the Europa Clipper spacecraft, originally designed to study Jupiter’s moon Europa, to intercept the interstellar comet 3I/ATLAS when it approaches the Sun between late October and early November 2025.
During that period, the comet will… pic.twitter.com/Jwd9hLrW7o
— Erika (@ExploreCosmos_) October 23, 2025
Bientôt de nouvelles données
Sur les réseaux sociaux, les chasseurs d’extraterrestres ne s’en affolent pas moins. D’autant que la Nasa vient d’ajouter 3I/Atlas à la liste des menaces surveillées par le Réseau international d’alerte aux astéroïdes (IAWN). Toujours pas parce que les experts estiment sérieusement que l’objet interstellaire pourrait être un engin extraterrestre. Mais parce qu’il pose des « difficultés uniques » en matière de prévision de trajectoire. Résultat, entre le 27 novembre et le 27 janvier prochain, les instruments du réseau se concentreront sur 3I/Atlas pour affiner sa position.
En attendant, la sonde de la Nasa Europa Clipper (en route pour Europe, une lune potentiellement habitable de Jupiter), quant à elle, pourrait bien apporter, bientôt, de précieuses informations concernant la comète interstellaire. Les chercheurs prévoient en effet que la sonde s’alignera avec la queue de 3I/Atlas entre le 30 octobre et le 6 novembre prochains. Elle devrait alors être bombardée de particules chargées arrachées de sa queue ionique par le vent solaire. Tout le monde a hâte…