À Londres, la « coalition des volontaires » s’est réunie ce 24 octobre pour réaffirmer son soutien à l’Ukraine. Trente-et-un pays, physiquement autour d’une table et en visioconférence, unis pour renforcer le soutien militaire à Kiev et resserrer les sanctions contre Moscou.

Au troisième hiver sous les bombardements russes, Kiev attend plus que jamais le geste des alliés, relate notre correspondante à Londres, Sidonie Gaucher. Keir Starmer, l’hôte de cette réunion, s’est adressé au président Zelensky pour réaffirmer son soutien :

« La coalition se réunit souvent, et c’est une bonne chose. Cela montre que nous surmontons ensemble les défis et que nous sommes derrière vous, derrière l’Ukraine, comme nous l’avons toujours été. »

D’un côté, il s’agit de couper les vivres à la Russie, en ciblant encore plus son industrie pétrolière et gazière. De l’autre, d’intensifier les livraisons de missiles longue portée, dont la France, qui a promis l’envoi imminent de missiles antiaériens Aster additionnels, ainsi que d’avions de chasse Mirage pour aider Kiev.

« Nous livrerons dans les prochains jours des missiles Aster additionnels, de nouveaux programmes de formation et de nouveaux Mirage », a dit Emmanuel Macron depuis Paris, sans plus de précisions.

Pour Ulrich Bounat, analyste géopolitique, chercheur-associé chez Euro Créative, « il ne faut pas négliger la fourniture de plusieurs avions de chasse par la France. Déjà parce que la France n’en a pas non plus tout le tour du ventre à en fournir à l’Ukraine, des Mirage qui sont en fin de vie, la plupart, mais on n’en a pas non plus des milliers à fournir. Il y avait cette idée, éventuellement d’aller racheter des mirages qu’on avait fournis aux pays du Golfe pour les transférer à l’Ukraine, mais visiblement, cela ne progresse pas trop. La France fournit ce qu’elle a, [c’est à dire] des Mirage qui “font le travail”. »

« Il est très important de poursuivre notre effort de soutien à l’Ukraine »

À ce stade, la France a livré trois Mirage 2000 à l’Ukraine sur les six promis, en raison notamment des besoins de formation des pilotes ukrainiens. L’un des appareils a été abattu en juillet. Les missiles Aster 15 et 30, produits en coopération entre Paris et Rome, fonctionnent avec le dispositif SAMP/T MAMBA, un système de défense antiaérienne franco-italien équivalent au Patriot américain.

« Il est très important de poursuivre notre effort de soutien à l’Ukraine et de pressions sur la Russie », a souligné Emmanuel Macron.

Volodymyr Zelensky, qui a rencontré ce matin le roi Charles III à Windsor, presse ses alliés d’en faire encore plus, notamment en débloquant l’utilisation des milliards d’euros d’avoirs russes gelés pour financer la défense ukrainienne. Ce soutien financier est crucial pour que l’Ukraine puisse affronter l’hiver, marqué par l’intensification des combats et des attaques russes sur ses infrastructures.

« L’Ukraine a des besoins financiers énormes », rappelle Ulrich Bounat. « Jusqu’à présent, ces dons étaient fournis par les Américains, les Européens et les institutions internationales. Vu que les Américains se sont retirés du jeu en 2026 et 2027, l’Ukraine est à la recherche de 60 à 70 milliards pour boucler son budget de 2026 et 2027 et pouvoir continuer la guerre. Le problème, c’est que comme les Américains ne paieront plus, ce sont les Européens qui doivent le faire. »

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