Logé derrière la butte Montmartre dans un bel immeuble du XIXe siècle, ce « petit » espace (d’environ 79 m2) a, bien qu’il n’en soit pas un théoriquement, désormais tout d’un appartement haussmannien d’apparat. Comme beaucoup de biens de cette époque, il souffrait d’un cloisonnement étouffant lorsque ses propriétaires, un jeune couple, l’ont acquis. Le travail d’Hélène Lacombe a consisté à ouvrir les volumes pour trouver clarté et respiration, notamment dans la pièce à vivre, avant d’aménager un vrai intérieur d’adultes, souligné de matériaux nobles, de mobilier sur mesure et de jolies œuvres d’art.

Le salon et la cuisine sont liés par des couleurs chaleureuses et de belles matières.
Une cuisine intimement liée au séjour
« Nous avons ouvert le mur porteur pour créer un grand séjour-cuisine traversant, décrit l’architecte, familière des petites surfaces parisiennes. L’objectif, dessiner un lieu agréable sans avoir l’impression de vivre dans la cuisine ». C’est pourquoi les lignes courbes et le béton ciré ont été privilégiés, afin de fondre l’ensemble dans une même pièce, tout en séparant visuellement les fonctions. « La cuisine disparaît quelque peu, tout en restant optimisée grâce à des rangements », précise-t-elle. Ainsi, à l’arrivée dans l’appartement, on découvre ce grand espace, que les propriétaires voulaient marquer d’un élément central « signature ». Hélène Lacombe a donc placé une grande table de salle à manger en laser wave, un marbre aux ondulations beiges et noires. Autour, le bois d’okoumé trace, lui aussi, d’élégants veinages, dans une atmosphère feutrée, cultivée par le voilage dissimulant la porte de service (de laquelle le couple accède à une salle de sport collective — un vrai luxe à Paris !).

La cuisine, ses meubles en béton ciré et sa table centrale en laser wave.
Bois et marbre en trame de fond
La partie salon a été dotée d’une grande bibliothèque en okoumé, témoignant des activités des occupants. « Nous avons dû intégrer des poignées parce que notre client possède beaucoup de vinyles, dont les tiroirs devaient être très solides pour supporter, au moins, une cinquantaine de disques par tiroir. » Un vidéo-projecteur a aussi été intégré, face aux étagères, grâce à un écran enroulé au plafond. Et pour rester dans la thématique parisienne des lieux, une cheminée décorative en Taj Mahal a été ajoutée ; « c’est une fausse, parce que les feux sont interdits dans cet immeuble, mais elle apporte du cachet », note l’architecte. Le Taj Mahal, une quartzite aux reflets cendrés, habille aussi l’encadrement de l’ancien mur porteur, traçant la limite avec l’espace salle à manger-cuisine. L’ensemble, sur un fond de peinture crème-miel aux tons plus gourmands et chaleureux que le classique all-over de blanc.