Le virage stratégique de Porsche lui coûte cher. En effet, le constructeur allemand, basé à Stuttgart, a enregistré une perte financière énorme de près d’un milliard d’euros entre juillet et septembre, plombé par les retards dans le lancement de ses véhicules électriques et par la refonte coûteuse de son portefeuille de produits.

Sur les neuf premiers mois de l’année, le bénéfice d’exploitation de la marque n’a atteint que 40 millions d’euros, contre un milliard au premier semestre. En clair, le troisième trimestre s’est soldé par une perte d’environ 960 millions d’euros. Une contre-performance que le directeur financier Jochen Breckner attribue aux changements de cap imposés à la marque. « Les résultats de cette année reflètent l’impact de notre réorientation stratégique », a-t-il expliqué, soulignant que « ces mesures sont essentielles ».

Report de plusieurs lancements de voitures électriques

Cette « réorientation » marque un retour partiel aux motorisations thermiques et hybrides, face à une demande en berne pour les modèles 100 % électriques. En septembre, Porsche avait déjà annoncé le report de plusieurs lancements électriques et la prolongation de la durée de vie de certains modèles à moteur thermique. Une décision lourde de conséquences pour sa maison mère, le groupe Volkswagen, qui a reconnu un impact négatif de 5,1 milliards d’euros sur son résultat opérationnel annuel en raison de cette réorganisation et d’objectifs de bénéfices revus à la baisse.

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La pression concurrentielle reste forte, notamment en Chine, premier marché mondial de Porsche, où les marques locales de véhicules électriques gagnent du terrain. Et l’absence d’usines aux Etats-Unis fragilise encore davantage le constructeur, soumis aux droits de douane imposés par Donald Trump. Selon Jochen Breckner, ces taxes ont déjà coûté plus de 500 millions d’euros à l’entreprise.