Au bout d’un long chemin de terre, une maison isolée, entourée de noyers au feuillage flamboyant sous le soleil d’automne. C’est là, en pleine campagne, dans les environs de la petite ville de Cegléd, à une centaine de kilomètres à l’est de Budapest, qu’habite Ferenc Kovács, serrurier à la retraite. «Tant que le Fidesz [le parti du Premier ministre Viktor Orbán, ndlr] est au pouvoir, tout ira bien. Au moins ici, il n’y a pas la guerre et il n’y a pas de migrants», sourit cet homme serein de 67 ans, dont les yeux bleus éclairent le visage tanné. Pourtant, il ne roule pas sur l’or avec sa retraite de 170 000 forints, soit 437 euros. Mais il dépense peu en faisant ses courses dans une chaîne discount allemande et en se chauffant au bois. Impossible de cultiver des légumes, la terre est tellement sèche que l’herbe est grise : «J’ai deux puits mais installer un système d’irrigation me coûterait trop cher en électricité.»

Ferenc a toujours voté pour Orbán, «un patriote». Mais que pense-t-il de Péter Magyar, ancien cadre du régime entré en rébellion et qui, à la tête de son parti Tisza (Respect et liberté, conservateur et pro-européen), ambitionne de détrôner Viktor Orbán ? «Magyar ne nous apporterait que des ennuis ! Ce n’est pas un vrai Hongrois, il fait ce que lui dicte Bruxelles. Il veut augmenter les impôts et soutenir la guerre en Ukraine en envoyant des armes», analyse l’ancien serrurier. Des mots piochés directement dans la communication du