Malgré les sanctions occidentales, le transport aérien russe tient le choc, en particulier grâce aux Airbus et aux Boeing. «Entre 2022 et 2025, la baisse du nombre d’appareils commerciaux opérés par les compagnies russes n’a pas excédé 10%», confie à L’Usine Nouvelle Maksim Pyadushkin, expert aéronautique à Moscou, contributeur au média russe Air Transport Observer. Aujourd’hui, quelque 250 Airbus et autant de Boeing sont exploités.
Les sanctions mises en œuvre suite à l’invasion de l’Ukraine n’ont pas fait plier l’aviation russe. Des chiffres corroborés par la base de données britannique Cirium. Laquelle indique toutefois qu’avant la pandémie de Covid, un peu plus de 300 appareils de chacun des avionneurs étaient opérés par des compagnies russes. Pas de doute : les acteurs russes du transport aérien ont mis la main sur des circuits d’approvisionnement alternatifs en pièces détachées, cruciales pour maintenir en vol les appareils. Et les regards de se tourner vers l’Inde, la Turquie, la Chine et le Moyen-Orient.
Derrière cette apparente résilience, le prix de la maintenance des avions a explosé, les compagnies peinent à rentabiliser leur activité dans un marché stagnant. Surtout, l’industrie aéronautique russe ayant, elle aussi, perdu ses appuis occidentaux peine à concrétiser ses rêves d’indépendance. La version 100% russe de l’avion régional SJ-100 est désormais attendue pour la fin de l’année et celle du moyen-courrier MC-21 pour fin 2026. Soit au moins deux ans d’écart par rapport planning initial. «On peut s’attendre à de nouveaux retards», glisse Maksim Pyadushkin. La Russie court après son glorieux passé aéronautique.

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