Le gouvernement britannique s’apprête à diviser par deux le montant que les citoyens peuvent placer sur des comptes d’épargne en espèces exonérés d’impôt lors du prochain budget du mois de novembre, rapporte samedi le journal The Telegraph, citant un ministre qui estime qu’il est nécessaire de rééquilibrer les incitations fiscales.
Actuellement, les Britanniques peuvent épargner jusqu’à 20 000 livres sterling (26 842 $) par an sur des comptes individuels d’épargne, appelés ISAs, qu’il s’agisse de liquidités, d’actions, d’obligations ou de fonds d’investissement, sans être soumis à l’impôt sur les intérêts, dividendes ou plus-values.
Environ un tiers des Britanniques détiennent un ISA, avec un total d’environ 726 milliards de livres sterling épargnés. La plupart des ISAs sont utilisés uniquement pour l’épargne en espèces et exploitent rarement le plafond annuel de 20 000 livres.
En mars, le gouvernement travailliste britannique a déclaré vouloir promouvoir une plus large détention d’actions et offrir un soutien accru aux entreprises cotées à Londres. La réduction des avantages fiscaux pour l’épargne en espèces était l’une des méthodes envisagées.
Dans un rapport publié samedi, la commission du Trésor du Parlement britannique a exhorté le gouvernement à ne pas réduire le plafond des ISAs en espèces, affirmant qu’une telle mesure ne favoriserait pas la détention d’actions et pourrait au contraire réduire l’offre de crédits immobiliers.
Les sociétés de crédit immobilier utilisent fréquemment les ISAs en espèces pour lever des fonds destinés à accorder des prêts immobiliers aux acheteurs.
Le rapport parlementaire estime que le manque d’éducation financière, et non les incitations fiscales, est la principale raison pour laquelle peu de Britanniques investissent dans les actions en dehors des régimes de retraite professionnels.
Selon The Telegraph, une décision a été prise pour réduire le montant pouvant être épargné en espèces sur un ISA, obligeant ainsi les particuliers à investir en actions pour profiter pleinement de l’exonération fiscale.
« Nous cherchons à trouver le bon équilibre entre liquidités et actions dans l’ISA. L’essentiel est que nous voulons que les gens soient plus prospères, et l’une des façons d’y parvenir est de bâtir une démocratie actionnariale dans ce pays », a déclaré la ministre des services financiers Lucy Rigby, citée par le Telegraph.
Le journal précise qu’aucune décision définitive n’a encore été prise sur le montant exact de la réduction du plafond des ISAs en espèces, mais qu’une division par deux à 10 000 livres par an, ou un plafond légèrement supérieur, seraient les options les plus probables.
(1 $ = 0,7451 livre sterling)
(Reportage de David Milliken ; édition par Aidan Lewis)