Le bulletin pollinique était publié chaque semaine. Le consulter est une habitude pour celles et ceux qui souffrent d’allergies saisonnières. Une part toujours plus importante de la population est concernée, environ un tiers des adultes (1). Le phénomène est accentué par la pollution atmosphérique, chaque grain de pollen pouvant être « altéré par des polluants, qui se fixent dessus, décrit Damien Piga, directeur innovation chez AtmoSud. Cela aggrave le facteur allergisant. Les pollens deviennent plus agressifs. »

Observatoire agréé pour la surveillance de la qualité de l’air, AtmoSud a lancé début avril un nouvel indice pollinique, consultable depuis son site internet (2).

Un bulletin chaque jour et pour chaque commune

Cette arrivée est concomitante avec l’arrêt du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), placé en liquidation judiciaire et en contentieux avec l’État pour la gestion de la subvention publique qu’il recevait.

Désormais, et dans toute la France, le réseau Atmo produit son propre indice, selon une méthodologie nouvelle. « Nous travaillons à partir de modélisations issues du consortium scientifique européen Copernicus, détaille Damien Piga. Ce sont nos algorithmes et l’usage de l’intelligence artificielle qui permettent d’affiner la résolution spatiale à une échelle très locale. »

Contrairement au bulletin RNSA qui était régional et hebdomadaire, ce nouvel indice pollen sera établi pour chaque commune et quotidiennement. Avec une prévision à deux jours.

Pour l’instant, seuls les pollens de six végétaux sont pris en compte, dont les graminées (« nous allons entrer en phase de pollinisation », pic fin mai et juin), l’ambroisie ( » désormais présente dans le Vaucluse et les Alpes « ) et l’olivier.

Le cyprès doit être ajouté

Manque à l’appel le cyprès, largement répandu dans notre région, et dont la période la plus allergisante est en train de se terminer. AtmoSud va développer sa propre modélisation, à partir des données d’occupation du sol et de météo, en espérant être opérationnel pour la saison 2026.

La caractérisation des pollens ne dépend plus seulement de filtres sur des capteurs qui sont analysés régulièrement. Les nouveaux process reposent essentiellement sur des méthodes de calcul. « L’avenir est à la complémentarité entre les mesures des capteurs physiques et la modélisation », estime AtmoSud, qui pratique déjà ce croisement d’outils pour la pollution atmosphérique.

Si le RNSA avait son propre réseau physique, il existait un nombre assez modeste de capteurs, quatre pour toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dont un sur le toit des locaux d’AtmoSud à Marseille.

L’organisme souhaiterait reprendre la conduite du réseau existant. Sachant qu’il existe une convergence entre la surveillance de la qualité de l’air et celle des pollens. Comme de leurs impacts sur la santé humaine.

1. Données de l’Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire.

2. Carte interactive, en passant par les données « jour », puis onglet « pollens ». www.atmosud.org