Pecco Bagnaia alterne entre le pire et le meilleur depuis la fin de l’été. Après un week-end sans aucun point à Misano, l’Italien a fait un carton plein en remportant les deux courses de Motegi, pour ensuite connaître deux nouveaux déplacements catastrophiques et sans point à Mandalika et à Phillip Island. Ce samedi à Sepang, on a retrouvé le Bagnaia dominateur, auteur de la pole et intouchable lors du sprint.
Après les qualifications, Bagnaia lui-même parlait de « montagnes russes », renforcées par le fait qu’une mauvaise approche vendredi l’a contraint à passer par la Q2. Et malgré son avantage ce samedi, rien ne garantit que le tour de manège soit véritablement terminé, puisqu’il n’a ni des sensations parfaites, ni une compréhension totale de ses hauts et ses bas, ce qui ne permet pas d’effacer tous les doutes après des mois à souffrir sur la Ducati.
Le succès de ce samedi a au moins le mérite d’être moins spectaculaire, et donc moins inexplicable, que la domination du Japon, puisqu’il est le fruit de réels progrès dans l’exploitation de sa machine. « Je pense que c’est plus concret », a décrit Bagnaia, en quête d’aisance sur l’avant depuis le début de l’année. « Je pense qu’au Japon, c’est le moment de la saison où j’ai eu mes meilleures sensations sur la moto, les plus proches des sensations de l’an dernier. Ici, ce n’est pas le cas, pas encore. Le Japon a juste apporté plus de confusion. »
« Aujourd’hui, c’était mieux parce qu’on a travaillé sur les sensations. Depuis l’Indonésie, on a juste fait de petites choses. Le dimanche à Phillip Island a beaucoup aidé parce que j’ai commencé la course à l’arrière et que mon rythme était assez bon. Ici, on a bien débuté la première journée mais j’ai perdu le contrôle. Aujourd’hui, on a fait quelque chose qui a aidé sur la moto, on a encore franchi un cap en qualifications, et encore dans la course. On construit plus de performance, plus de vitesse. On comprend peut-être ce qui se passe, mais ce n’est pas très clair, pour l’équipe comme pour moi. »
« C’est l’équipe qui mérite le plus la victoire, grâce à leur gros travail. Je suis là et je me contente d’attaquer. Quand je me sens bien, je fais des courses comme ça, et quand je ne suis pas performant, je crie dans le garage. Ils sont ceux qui font le travail le plus difficile. »
Pecco Bagnaia
Photo de: Lillian Suwanrumpha / AFP via Getty Images
Bagnaia reste dans un certain flou car il n’a pas pu mesurer ses performances dans la situation qui lui pose le plus de difficultés, quand il est derrière un rival. Il a gardé la tête au départ et s’est vite échappé, le contexte dans lequel la situation est la plus simple pour lui avec le modèle 2025 de la Ducati.
« Cette saison, je dis toujours que si je suis derrière, je suis coincé. Aujourd’hui, si j’étais derrière, je pense que je n’aurais pas gagné, je pense que je me serais un peu plus battu parce que je suis un peu plus performant que d’habitude, mais c’est sûr que je n’aurais pas réalisé ce genre de performance. Il faut en avoir conscience, essayer de travailler dessus et de progresser. »
Cette pour cette raison que Bagnaia a pris « beaucoup » de risques au départ, par crainte de revivre une course comme à Brno, où il était parti en pole avant de dégringoler dans la hiérarchie : « J’ai vu que le vent était de face au départ. Je me suis dit ‘OK, freine très tard’, je l’ai fait et je suis entré [dans le virage] en glissant totalement, mais c’était parfait. »
Sincèrement, je ne m’adapte pas bien à ce que je n’aime pas. C’est mon point faible.
Alors qu’il avait jugé que Marc Márquez serait capable d’être performant sur un tracteur, Pecco Bagnaia reconnaît lui-même qu’il n’a toujours pas réussi à se faire à une Ducati GP25 qui ne lui donne pas les sensations dont il a besoin sur l’avant, et que ses bonnes performances ce week-end s’expliquent simplement par une moto qui lui convient mieux. Les vibrations apparues cet été ne sont pas présentes ce week-end… toujours sans qu’il sache pourquoi.
« Sincèrement, je ne m’adapte pas bien à ce que je n’aime pas. C’est mon point faible. Même en travaillant, c’est dur d’améliorer ça donc j’essaie juste de toujours faire de mon mieux, de mieux décrire mes sensations sur la moto à l’équipe. Et je pense qu’on travaille bien, mais je pense qu’aujourd’hui, c’était plus que je me suis senti mieux sur la moto qu’une adaptation. »
Pecco Bagnaia
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
« À partir de l’Autriche, la moto a commencé à avoir plus de mouvements », a-t-il rappelé. « C’est assez difficile de comprendre d’où ça vient. On a essayé différentes choses, mais on n’a jamais trouvé une solution : parfois ça se produit, parfois non. C’est très difficile à comprendre. Je suis pilote et quand ça commence à secouer, je ferme juste les gaz et je réduis la vitesse, mais c’est plus difficile de travailler dessus pour l’équipe. »
Après ce bon samedi, Bagnaia se présentera naturellement en favori dimanche, mais le choix de pneu reste incertain. Le double champion du MotoGP envisage d’utiliser à nouveau le pneu tendre à l’arrière, malgré une distance deux fois plus longue.
« Je ne pense pas que ce sera le medium demain mais on verra. On dirait qu’il fera plus chaud et aujourd’hui, j’avais plus de soucis avec l’avant qu’avec l’arrière. On verra. Peut-être que je l’essaierai pendant le warm-up. On sait déjà que la combinaison tendre-tendre est bonne, on l’a utilisée l’an dernier et ça fonctionnait bien. On verra. Demain matin, ce sera important d’essayer le medium et de voir s’il est bon. »
Et Bagnaia préfère disputer cette course avant d’avoir une idée de ce dont il sera capable au GP du Portugal, dans deux semaines : « Je veux d’abord bien finir le week-end. À Portimão, la piste est déjà une montagne russe, donc j’espère ne pas avoir aussi un week-end de montagnes russes ! »
Lire aussi :
Votre avis nous intéresse !
Qu’aimeriez-vous voir sur Motorsport.com ?
Répondez à notre enquête en 5 minutes.
– L’équipe Motorsport.com