Le rôle du froid sur notre corps

Déjà parce que le froid a tendance à affaiblir notre système immunitaire. Nos voies respiratoires possèdent des cils qui ont une fonction antivirale via la production de mucus. Lorsqu’il fait froid, le mucus est moins produit, ces cils sont un peu engourdis et notre protection s’en trouve amoindrie.

Autre effet, une étude publiée en 2018 a démontré que les cellules du nez libèrent des vésicules extracellulaires (VE), un nuage de minuscules particules qui attaquent les bactéries au moment de l’inhalation. En temps normal, ces VE arrivent bien à combattre les virus, en leur présentant des « leurres » auxquels ils s’accrochent, les faisant délaisser les récepteurs des cellules qu’ils auraient normalement visés. Mais avec une température réduite, la production de VE est moins abondante et celles-ci se révèlent moins efficaces contre les rhinovirus et les coronavirus, courants en hiver.

Notre comportement lorsqu’il fait froid

Il est aussi vrai que certains virus se conservent mieux au froid qu’au chaud, n’aiment pas vraiment l’ensoleillement et préfèrent l’humidité. C’est typiquement le cas de la grippe, virus saisonnier par excellence, qui circule dans l’hémisphère Nord entre novembre et avril.

Et puisque lorsqu’il fait plus froid, nous avons tendance à rester à l’intérieur, fermer et nous rassembler, les conditions sont idéales pour que les virus circulent, en particulier ceux qui se transmettent par voie aérosol. D’où l’intérêt d’aérer son intérieur, même en hiver, histoire d’éviter de laisser les virus et bactéries y faire leur nid.

Et l’humidité ?

Et pour ce qui est du fameux « sèche-toi les cheveux ou tu vas attraper froid » ? Si l’humidité ne rend pas plus malade que le froid, elle joue elle aussi un rôle. Sortir les cheveux mouillés ou porter des vêtements humides, par exemple, contribue à faire baisser la température corporelle, ce qui affaiblit donc notre système immunitaire.

Autre effet, plus inattendu, identifié dans une étude menée en 2017 par le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Selon eux, la pluie pourrait avoir un impact sur la propagation des bactéries. Les chercheurs à l’origine de ces travaux expliquent qu’après avoir frappé le sol, une goutte rebondit en une multitude de gouttelettes qui se dispersent dans l’air. Ces gouttelettes contiennent les bactéries présentes sur le sol, qui se retrouvent alors en suspension, éparpillées dans l’atmosphère. « La création d’aérosols par la pluie pourrait être un mécanisme majeur de transfert de bactéries dans l’environnement », avancent-ils.