Formé à Castelnau-Magnoac, comme un certain Antoine Dupont, Baptiste Escoffre a vécu des débuts rêvés chez les professionnels. Pour sa première apparition, le jeune demi de mêlée angoumoisin repart de Brive avec un succès, un essai et plein de promesses.

Il joue demi de mêlée. Il a été formé à Castelnau-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées. Mais non, nous ne parlons pas d’Antoine Dupont mais de Baptiste Escoffre. Le tout jeune numéro 9 (20 ans) évolue bien à Soyaux-Angoulême cette saison après être passé par Lannemezan et Pau, et a découvert le monde professionnel ce vendredi à Brive. Et quels débuts ! Pour sa première, il s’est offert un essai, une magnifique partition, et une victoire de prestige. « Je ne réalise pas du tout, ça va mettre du temps à redescendre, glissait-il avec un large sourire après la rencontre. Déjà, je voulais remercier l’ensemble du groupe et du staff parce que franchement, ils m’ont mis dans des conditions idéales. Tout le monde m’a fait confiance. »

En confiance, Baptiste Escoffre l’a été encore plus après son essai après seulement sept minutes de jeu quand il a senti parfaitement le coup en étant au soutien de son troisième ligne Germain Burgaud. La suite ? Une gestion parfaite de ses avants et des jeux au pied de qualité pour renvoyer les Brivistes dans leur camp.

Le jeu au pied est l'une des qualités de Baptiste Escoffre

Le jeu au pied est l’une des qualités de Baptiste Escoffre
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La sortie prématurée de l’expérimenté Ben Botica à la charnière ne l’a pas perturbé pour autant, il a retrouvé son compère des Espoirs, Paul Berges. « J’ai mis deux jours à coucher le nom de Baptiste sur la feuille de match, avoue le manager du SA XV, Alexandre Ruiz. Je lui ai annoncé mercredi en entretien qu’il allait jouer. Quoi de mieux que de commencer dans un environnement hostile. Il fallait aussi bien l’entourer pour qu’il puisse performer. J’espérais que Ben (Botica) ne sorte pas si tôt, après vingt minutes, mais Baptiste et Paul (Berges) ont performé. Comme je leur ai dit, vous n’avez rien à perdre. Quoi qu’il se passe, vous allez rejouer. On est dans un club où la peur de la descente existe, mais il n’y a aucune autre pression que de prendre du plaisir et d’être la meilleure version de soi-même. »

Rien qu’à l’échauffement, j’ai senti que j’avais les mollets durs

Et si la fin de match a été dure physiquement, le jeune Escoffre, perclus de crampes, n’a jamais lâché et a disputé l’intégralité de la rencontre. « C’était un enfer, rigole l’intéressé. Rien qu’à l’échauffement, j’ai senti que j’avais la pression et les mollets durs. J’ai pris des pastilles, ça a tenu jusqu’à la 70e, mais après ça a lâché. » Mais Baptiste Escoffre pouvait savourer. Pour sa première en professionnel, le demi de mêlée a marqué les esprits. Il sait pour autant que le chemin est encore long pour suivre les traces de son célèbre prédécesseur du Magnoac FC… « Il reste du boulot encore », souffle-t-il avec sa fraîcheur naturelle. Mais au SA XV, il est très bien entouré et peut compter sur la rigueur et l’exigence bienveillante de son manager. « La dureté d’une carrière de joueur de rugby, c’est aussi l’humilité, se remettre en question. Ils peuvent compter sur moi pour cela, car on en parlera tous les trois (avec Paul Berges) au bureau », conclut Alexandre Ruiz.