Les mains calleuses de David Burrier racontent une vie passée dans les champs. Les feuilles rougissantes du Maryland sonnent l’heure de sa cinquantième récolte. Celle de maïs a déjà commencé – on entend non loin le moteur de la moissonneuse-batteuse pilotée par son neveu, Jesse. Celle de soja ne devrait plus tarder. David attrape une gousse qu’il ouvre entre ses doigts rugueux, découvrant trois petites graines jaunes bien rondes. Après une rapide inspection, il en croque une qui éclate sous sa dent. «Ce bruit, c’est le signe qu’il est temps, qu’elles sont suffisamment dures, dit le fermier. On va pouvoir commencer dès cet après-midi.»

Il lance un signe convenu à son neveu, qui acquiesce discrètement, et s’impressionne de la taille des graines, témoignant d’une «très bonne saison». Mais son visage dit plus l’inquiétude que la satisfaction. Cette année,