Il donne des cours depuis huit ans dans la prestigieuse faculté. Mais, à la Sorbonne, la place de l’enseignant Pierre Gentillet est désormais contestée, alors qu’il a été candidat aux législatives 2024 pour le Rassemblement national et qu’il a cofondé le syndicat d’extrême droite la Cocarde Étudiante.
« Qu’il dégage ! », a en effet lancé le « Syndicat Alternative » de l’université jeudi sur X. Listant ses expériences d’extrême droite, l’organisation étudiante l’a qualifié de « facho » et a affirmé qu’il « n’(avait) rien à faire à enseigner à Paris 1 ».
Pierre Gentillet a de son côté évoqué sur X une « chasse cordonnée » contre lui par des « groupuscules ». « Jamais je n’ai mêlé mes convictions à mes cours ; j’ai toujours respecté la diversité des opinions et encouragé la réflexion libre », s’est-il défendu.
« On peut tous faire des erreurs »
Dans les faits, l’avocat, 34 ans, a été candidat aux élections législatives de 2024 sous la bannière du Rassemblement national (RN) dans le Cher, échouant au second tour avec 47,21 %. Pendant la campagne, le média StreetPress a révélé que sa suppléante Julie Apricena a posé avec un tee-shirt au slogan suprémaciste blanc entouré de « skinheads néonazis ». « On peut tous faire des erreurs », a alors rétorqué Pierre Gentillet.
Dans sa réponse à la contestation de sa place à la Sorbonne, l’avocat a par ailleurs dit avoir déjà dû « enseigner sous le nom de ma mère » pour continuer à donner des cours dans la faculté suite à sa candidature pour le Rassemblement national.
Chroniqueur sur CNews, Pierre Gentillet s’est par ailleurs rendu plusieurs fois en Syrie, comme en 2016 pour une rencontre avec le dictateur sanguinaire Bachar al-Assad. Dans le même ordre, l’avocat est aussi russophile : il a fondé le « cercle Pouchkine » pour rapprocher Paris et Moscou après l’annexion de la Crimée. Auprès de l’AFP, il affirmait tout de même qu’avec la guerre en Ukraine, la « donne (avait) changé ».