« On peut tout dire » :
c’est la devise des rencontres du Papotin diffusées sur
France 2. L’occasion pour les célébrités de se livrer sans
filtre
face à une rédaction qui n’a jamais peur de
bousculer, de surprendre ou d’émouvoir. Avec leur spontanéité
désarmante, les journalistes du Papotin savent percer les
carapaces les plus solides. Ils parviennent à tirer les vers
du nez des âmes pudiques à l’instar de
Benoît Magimel
qui s’était allé à quelques rares
confidences
sur
ses épisodes dépressifs
.

Et après
Valérie Lemercier
, asticotée sur sa vie
amoureuse
et
son compagnon de plus de vingt ans son cadet
, c’est au
tour de Jean-Louis Aubert de se faire gentiment
cuisiner par l’équipe du Papotin.
L’ancien leader du groupe Téléphone
, d’ordinaire très discret,
s’est retrouvé ému en évoquant sa mère récemment
disparue
. « J’étais assez proche mais elle est partie
cette année. C’était assez curieux. Elle était très gaie mais elle
était un peu perdue », a-t-il confié avec une sincérité
rare.


Le chanteur de 70 ans
, habitué à faire vibrer les foules, a
semblé cette fois déstabilisé par la question. Avec pudeur, il a
évoqué les derniers instants de celle qui l’a
accompagné jusqu’au bout. Et malgré la douleur, il n’a pas perdu sa
lumière. « Elle voulait se marier avec moi à la
fin
. C’était un peu curieux. Mais c’était un compliment
aussi je pense », a-t-il ajouté avec ce mélange d’émotion et
d’humour tendre qui le caractérise tant.

Une
confession intime, sans artifice

Le public du Papotin a découvert un artiste
touchant, loin des projecteurs et du rock’n’roll. Depuis la
disparition de sa mère
, survenue en février à l’âge de 95
ans, Jean-Louis Aubert s’est montré apaisé. En 2020, il confiait au
JDD l’avoir accueillie
chez lui pendant la pandémie pour la protéger. Il
s’en inquiétait comme un fils dévoué, loin du
cliché du chanteur rebelle. Et ce lien, il l’avait déjà célébré
publiquement. En 2015, mère et fils étaient montés ensemble sur
scène à Nantua, sa ville natale. Nicole, pétillante, en avait
profité pour glisser
une anecdote savoureuse
: « Jean-Louis a eu l’honneur de
s’asseoir sur les genoux du général de Gaulle
!
« 

Aujourd’hui, c’est en musique
qu’il continue de rendre hommage à sa mère. À Bordeaux, quelques
jours après son décès, il a bravé le chagrin pour chanter devant 6
600 personnes. Après avoir interprété Dis, quand reviendras-tu de Barbara, il a
simplement lâché : « Ce soir, c’est un peu
compliqué
: ma maman est morte il y a deux jours. »
Une déclaration bouleversante, applaudie dans un silence ému.

Jean-Louis Aubert : le
rockeur au cœur tendre

Jean-Louis Aubert, éternel
adolescent du rock français, prouve encore qu’il sait conjuguer
force et fragilité. Derrière la guitare, l’artiste
reste un fils aimant, pudique et sincère. Ses mots
simples touchent autant que ses mélodies. Et si la vie lui a enlevé
sa mère, elle lui a laissé l’essentiel : la tendresse. Sur scène
comme à l’écran, il partage ce fil invisible qui relie les émotions
les plus brutes à la beauté du quotidien.

Le chanteur, qui parcourt
toujours la France avec la même énergie, continue de chanter
l’amour, la vie, la perte, la lumière. Et au fond, c’est peut-être
cela, sa vraie force : savoir transformer la tristesse en poésie,
et la pudeur en art. Au Papotin, il n’a pas seulement répondu à des questions.
Il a offert un fragment d’humanité. Et ça, c’est plus fort que tous
les refrains.