Le « Bel Espoir » a terminé hier son périple de huit mois, entrepris dans le cadre de la mission pour la Méditerranée que vous avait confiée le pape François. Quel premier bilan tirez-vous ?

Depuis mars, huit groupes de 25 jeunes de toutes nationalités, cultures et religions parcourent les cinq rives de la Méditerranée à bord de ce navire école. Ils ont écouté, ils se sont exprimés, ils ont visité 16 villes, cela a été une expérience de vie. On ne sait pas encore quels en seront les fruits, mais on sent bien qu’ils sont nombreux.

Ce voyage donnera lieu à un livre blanc autour des thématiques retenues (le dialogue pour la paix, l’éducation, les migrants, la place des femmes, etc.) en vue d’une conférence ecclésiale de la Méditerranée. Cette arrivée du Bel Espoir aujourd’hui (hier, NDLR), c’est beaucoup d’émotion, de reconnaissance et une action de grâce. Il fallait être un peu fou pour lancer ce projet. Mais c’est cette folie de la jeunesse qu’il faut aller chercher dans le cœur de chacun. Et, oui, on a semé l’espérance.

Monseigneur Aveline, cardinal et archevêque de Marseille.Monseigneur Aveline, cardinal et archevêque de Marseille. / PHOTO Nicolas Vallauri

Ce projet est né à Marseille, lors de la venue du pape François. Son successeur, le pape Léon XIV semble lui aussi très attaché à ce projet…

Le pape Léon XIV était présent à la première réunion, en octobre 2023 et, tout au long de ces huit mois, je lui ai régulièrement donné des nouvelles du Bel Espoir. Alors, quand je lui ai dit, là, c’est la dernière étape Naples Marseille, on peut passer au large de Rome, il m’a répondu : « C’est moi qui viendrais sur le bateau à Ostie. » C’est comme ça que ça s’est passé et ça a été un moment hors du temps, deux heures merveilleuses. Il a fait le tour du bateau, salué tout le monde… On était serré comme des sardines et on était là, sur le banc, écoutant l’Algérienne, le Croate, la Palestinienne, le Libyen et d’autres encore, jouant de la guitare et chantant des chansons, partageant des gâteaux…

À un moment, il nous a raconté comment à Chicago il avait rencontré beaucoup de communautés et que ça n’avait pas été pour rien dans sa vocation missionnaire. C’était un moment extraordinaire, très très très rare.

Après Med25, quels sont vos projets pour Med 26 ?

L’année 2026 s’annonce plus calme. Un grand projet demande plusieurs années de préparation, donc le prochain grand projet ce sera plutôt pour 2027-2028. Le travail pour la paix en Méditerranée va se poursuivre, mais sur de plus courtes sessions. Nous n’avons pas été au Liban et c’est évident qu’il faut que nous y allions. Nous souhaitons aussi nous rendre à Tunis, retourner à Barcelone… On réfléchit aussi à la création d’une aumônerie dédiée aux migrants. Vous voyez, on ne manque pas d’idées.