Transat Café l’or
Un premier chavirage, celui de Lazare, six heures après le départ, et un deuxième après dix heures, puis un troisième après 13 heures de course : les Ocean Fifty, qui avaient obtenu de la direction de course d’avancer leur départ de plus de 24 heures, ne sont déjà plus que sept en course sur les dix engagés.
Les premiers milles, dans des conditions météo musclées, ont eu raison de deux trimarans de 50 pieds qui ont chaviré. Au large de La Hague, Erwan Le Draoulec et Tanguy Le Turquais ont été les premiers à chavirer, avant d’être rapidement secourus par l’hélicoptère de la Marine nationale.
Remorquage à l’étude
À 2 h 25, la direction de course, dirigée par Francis Le Goff, a été informée du chavirage de l’Ocean Fifty « Koesio », dans le nord de Guernesey cette fois. Le duo naviguait avec un vent de nord de 25 nœuds, avec des creux de 2,5 mètres, des conditions engagées mais maniables. Erwan Leroux et Audrey Ogereau ont été hélitreuillés et conduits au Cross Jobourg à la pointe Cotentin. Ils sont sains et saufs.
Avant le départ, Erwan Leroux, marin expérimenté avec neuf participations sur cette transat en double, dont trois victoires en Ocean Fifty, était satisfait de ce départ avancé : « Il n’y aura pas ces claques violentes qui rendent la navigation ingérable sur nos bateaux ». On le sait, quand la mer se lève, ces trimarans de 50 pieds deviennent très volages. Plus que la force du vent, c’est la gestion du bateau qui devient compliquée. Surtout la nuit.
« On n’a rien pu faire »
Audrey Ogereau raconte : « On était en mode hyper safe, chacun une main sur une écoute, quand le bateau est parti à la gîte et a chaviré. On n’a rien pu faire ».
À ce moment-là, il y avait des variations du vent de 20 à 30 degrés selon les deux marins, avec un vent de 18-30 nœuds. « Tanguy Le Turquais et Erwan Le Draoulec venaient de dessaler, ça nous avait refroidis.… On pense qu’on a pris une claque à 40 nœuds. On avait tout choqué, la grand-voile n’était plus portée par le vent, et pourtant le bateau est quand même parti ».
Le MRCC, la direction de course et l’équipe technique de Koesio surveillent la dérive du bateau qui se trouve dans une zone où le trafic maritime est dense. Comme pour Lazare, les possibilités de remorquage sont actuellement à l’étude. « Le bateau glissait à près de 3 nœuds vers Guernesey, explique Erwan Le Roux. Le Cross nous a rappelés en nous disant qu’il fallait partir. C’était difficile, mais c’était la bonne décision ».
Troisième chavirage en quelques heures
Ce dimanche à 5 h 05, c’est au tour d’Inter Invest, Ocean Fifty mené par Matthieu Perraut et Jean Baptiste Gellée, de chavirer au large de la côte des Abers dans le Finistère Nord. Les deux marins sont sains et saufs, ils ont également été hélitreuillés une heure après l’accident.
Ces trois chavirages constituent un coup dur pour la classe Ocean Fifty qui, pour la première fois, affichait complet. En effet, les skippers et les armateurs ont fixé un numerus clausus de dix bateaux. Ce vendredi, les dix duos engagés avaient fait part aux organisateurs de leur souhait de partir plus tôt afin d’éviter les conditions météo plus musclées, annoncées dimanche et lundi en Manche.
Escale technique à l’Aber-Wrac’h pour Hulin-Rouxel (Viabilis)
A bord de Viabilis Oceans, Baptiste Hulin et Thomas Rouxel ont connu une avarie de grand-voile alors qu’ils étaient dans le groupe de tête. Ils ont fait le choix de mettre le cap sur L’Aber-Wrac’h pour y effectuer une escale technique. Conformément aux règles de classe et de course, l’escale leur impose un arrêt minimum de quatre heures avant de pouvoir reprendre la route vers La Martinique.