«Si on commence par le Louvre, on va en mettre partout», s’est justifié Laurent Nuñez qui ajoute que le commissariat actuel est déjà juste à côté du musée.
C’était l’une des demandes de la présidente-directrice du musée, Laurence des Cars, après le vol spectaculaire il y a une semaine qui a secoué la France entière. Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez s’est dit «opposé» à l’installation d’un commissariat au sein du Louvre, dans un entretien publié dans La Tribune Dimanche.
Lors de son audition mercredi devant la commission de la culture du Sénat, Laurence des Cars avait dit souhaiter «solliciter le ministère de l’Intérieur pour étudier si l’installation d’un commissariat de police au sein du musée serait envisageable». «J’y suis opposé. Si on commence par le Louvre, on va en mettre partout», a répondu Laurent Nuñez. «Le commissariat actuel est juste à côté du Louvre. Dès qu’il y a eu l’alerte, en trois minutes, les policiers étaient là», a-t-il ajouté.
Le dimanche 19 octobre, vers 9 heures 30, deux malfaiteurs se sont hissés à l’aide d’une nacelle au niveau de la galerie d’Apollon, ont brisé une fenêtre et dérobé huit joyaux de la couronne de France, estimés à 88 millions d’euros. Ils se sont enfuis à bord de puissants scooters conduits par deux autres personnes. Le vol, qui aura duré en tout sept à huit minutes, soulève la question de la sécurité du plus célèbre musée du monde.
Un butin «mis au vert à l’étranger» ?
Un commissariat au sein du musée «n’aurait rien changé. C’est la zone la plus quadrillée de Paris. Sur le parvis, il y a des tas de gens à nous», a poursuivi le ministre. «On a la hantise de l’acte terroriste…». Les enquêteurs sont passés d’une soixantaine à «plus de cent» pour retrouver l’équipe de voleurs, a précisé la procureure de Paris Laure Beccuau au Journal du dimanche, rappelant que les investigations étaient conduites par la Brigade de répression du banditisme (BRB) et l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC).
«Les voleurs, on finit toujours par les retrouver. Ça semble être du grand banditisme, on verra», a considéré le ministre de l’Intérieur, se disant «inquiet pour les bijoux». «Le butin est malheureusement souvent mis au vert à l’étranger. J’espère que ce n’est pas le cas, je reste confiant», a-t-il poursuivi.
Concernant l’enquête administrative diligentée en parallèle, la ministre de la Culture Rachida Dati a dit vendredi sur X avoir demandé une remise de ses conclusions «dès le début de la semaine prochaine». La ministre a par ailleurs annoncé «la mise en place d’un fonds sûreté dédié à la sécurisation de nos sites patrimoniaux». Interrogé dans La Tribune Dimanche, le député Jérémie Patrier-Leitus (Horizons), chargé d’une mission sur ce sujet, a indiqué qu’il déposerait «un amendement au projet de loi de finances pour le financer».