Après l’annulation de la première épreuve nationale des EDN lundi, un nouvel incident a éclaté jeudi 23 octobre à la faculté de Lyon Est, semant la panique parmi les candidats encore en salle.
“Sur la fin de l’épreuve, un incident totalement surréaliste pendant je composais”, raconte Marie*, étudiante en 6e année de médecine. « Alors que nous étions encore plusieurs étudiants en tiers temps, quelqu’un a pris le micro de l’amphithéâtre principal et a diffusé des cris, insultes et prières religieuses pendant environ cinq minutes. »
Le micro de l’amphithéâtre principal — normalement vide et fermé à ce moment-là puisqu’aucun tiers temps n’y était organisé — est relié à l’ensemble des autres salles de l’université, diffusant ainsi les propos dans tous les amphithéâtres.
Marie précise : “Je ne comprenais pas ce qu’ils disaient, ce n’était pas en français. Une amie qui comprend l’arabe nous a dit que c’étaient des prières. J’ai seulement compris Allah Akbar répétée à plusieurs reprises. On ne va pas se mentir, ça a créé de l’incompréhension et de la peur, personne ne comprenait ce qu’il se passait. Beaucoup ont cru qu’il s’agissait d’un attentat.”
D’après cette même témoin, “la faculté nous a expliqué que des personnes se seraient introduites sur le site”, avant de prendre le contrôle du micro de l’amphithéâtre principal.
Aucune compensation
Les étudiants affirment que malgré la confusion, aucune mesure concrète n’a été prise. « Dans l’autre salle, les surveillants ont dit : ‘ne vous inquiétez pas, ça a duré cinq minutes, vous aurez cinq minutes supplémentaires à la fin’. Mais c’était faux : il n’y a jamais eu de temps en plus, car les épreuves sont chronométrées, nous sommes donc automatiquement déconnectés à la fin du temps imparti. »
Les étudiants concernés affirment avoir perdu entre “quatre et six questions sur trente”, un écart qui pourrait avoir un impact important sur leur classement national. “On a tout de suite été voir le doyen pour dire que ce n’était pas normal. Lundi, l’épreuve avait été annulée pour un problème d’équité, et là, on nous dit qu’il n’y a pas de problème”, déplore Marie.
Selon les témoignages, une discussion d’environ une heure aurait eu lieu entre la faculté et le Centre national de gestion (CNG), en charge du concours. “Ils sont revenus vers nous en disant que l’incident n’était pas assez long pour impacter significativement les résultats, et qu’il n’y aurait donc ni compensation ni annulation.”
Au-delà de la perte de points, les étudiants dénoncent aussi un manque de sécurité. “Finalement, on a vu que n’importe qui pouvait entrer dans la fac et faire ce qu’il voulait. Aucun plan de sécurité particulier n’a été mis en place après ça”, souligne l’une d’elles.
Plusieurs étudiants indiquent avoir rédigé des procès-verbaux collectifs, transmis à la faculté pour signaler les faits. “Les PV ont d’abord été refusés, car rédigés bien après l’épreuve, puis finalement acceptés pour être envoyés au CNG. Mais depuis, on n’a eu aucune nouvelle”, ajoute Marie.
Pour ces futurs médecins, la semaine a laissé un goût amer : “Pour un concours censé être équitable et serein, la sécurité, la concentration et l’équité n’ont clairement pas été respectées.”
Contactée, l’université Lyon 1 n’a pour l’heure pas donné suite à nos sollicitations.
*Le prénom a été modifié