• Invité sur LCI ce dimanche, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a réaffirmé que son parti était prêt à censurer le gouvernement Lecornu II dès les prochains jours.
  • Il attend des concessions sur l’imposition des plus hautes fortunes pour laisser le débat budgétaire aller à son terme.

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Avec l’instabilité politique, la France aura-t-elle un budget 2026 ?

Voilà deux jours que les députés ont commencé l’examen du projet de loi de finances pour 2026 dans l’hémicycle… et ils pourraient bien s’arrêter très prochainement. Cette fois, aucun 49.3 ne sera en cause, le Premier ministre Sébastien Lecornu y ayant renoncé, mais ce sont bien les socialistes qui pourraient mettre fin prématurément aux débats en poussant le gouvernement à la censure. En cause ? Le PS souhaite que des recettes supplémentaires soient obtenues afin de diminuer l’effort sur les Français lors de l’examen de la partie sur les dépenses.

« Si nous n’arrivons pas à trouver des recettes suffisantes sur les grands patrimoines financiers, nous n’aurons pas d’argent pour soulager les Français », avertit son premier secrétaire Olivier Faure, invité ce dimanche 26 octobre de l’émission « En toute franchise » sur LCI (voir la vidéo en tête de cet article). « L’objectif est de faire en sorte que les Français ordinaires ne paient pas ce que les riches ne veulent pas payer. » Or, pour l’heure, aucune victoire pour le PS n’a été recensée, alors que les différentes versions de la taxe Zucman ne seront abordées qu’en début de semaine prochaine.

La taxation des hauts patrimoines, « un casus belli »

Olivier Faure le dit clairement : la suspension de la réforme des retraites ne peut pas être le seul compromis du gouvernement. « Il faut une autre répartition entre le capital et le travail », martèle le député de Seine-et-Marne. « Si nous n’arrivons pas à faire voter la taxe Zucman, nous aurons des mesures de repli. C’est un casus belli. Si nous n’arrivons même pas à récupérer cinq à sept milliards sur les hauts patrimoines, on condamne les Français. »

Dès lors, le budget n’aurait aucune chance d’être voté (ou de passer avec l’abstention d’une partie de la gauche), ce qui pousserait le PS à censurer. « S’il n’y a pas de marge de manœuvre pour corriger la loi de finances et la loi de finances de la Sécurité sociale, ce sera terminé », réaffirme Olivier Faure. « Il n’y aura plus de possibilité d’avancer, de voter le budget. Nous serons dans une situation de blocage complet. » « Oui », le PS déposera alors une motion de censure pour « aller à la dissolution. »

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Ce n’est toutefois pas le scénario privilégié. « Je ne cherche pas la censure, je ne cherche pas la dissolution », assure le patron du PS. « Je cherche au contraire à faire en sorte que ça marche. Mais cela ne peut pas se faire à n’importe quelles conditions. Le gouvernement ne peut pas imposer sa vision comme s’il était majoritaire absolue. » De là à imaginer un retour aux urnes avant Noël ? « À la fin de cette semaine, nous saurons si nous allons à la dissolution ou pas. »

Idèr NABILI