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Rédaction Paris

Publié le

26 oct. 2025 à 14h16

Payer votre loyer ne vous garantira pas de ne pas être expulsés. C’est ce qu’a appris, à ses dépens, une locataire parisienne. Partie vivre à Nantes « pour profiter du grand air pendant le Covid », elle avait conservé son logement dans la capitale pour pouvoir en bénéficier « comme pied-à-terre en cas de retour ». Mais tout ne s’est pas passé comme prévu et la justice a dû trancher dans cette une affaire peu commune relatée par Le Figaro.

« Je pense que ma locataire est décédée pendant le Covid »

En 2021, quelques années après le départ de cette femme pour la Loire-Atlantique, le propriétaire a souhaité vendre l’appartement, sans savoir qu’elle n’y vivait plus. Il s’est alors vite retrouvé dans l’incapacité totale de rentrer en contact avec sa locataire, malgré de nombreuses relances, au point de devoir contacter un avocat : « Je pense que ma locataire est décédée pendant le Covid », confie-t-il à Me Samuel Zeitoun, avocat au barreau de Paris. Désarçonné, il explique avoir tenté d’organiser des visites dans l’appartement mais avoir toujours trouvé porte close. « Même les voisins et la gardienne confirmaient ne pas l’avoir vue depuis presque deux ans », raconte Me Zeitoun.

Problème : tout propriétaire a l’obligation d’obtenir l’autorisation de son propriétaire pour pénétrer dans un logement loué. Pour récupérer un bien, il est toutefois possible d’engager une résiliation de bail et une procédure d’expulsion, ce à quoi se résout le propriétaire parisien. On lui explique toutefois que les loyers étant versés tous les mois, en l’occurrence par virement automatique, la procédure s’annonce complexe.

La locataire n’avait pas répondu aux demandes de visite de son logement

La justice identifie toutefois un manquement du côté de la locataire : après la mise en vente, elle avait obligation de donner accès à son logement aux futurs propriétaires, à raison de deux heures pas jour, mais elle ne l’a pas fait. Le tribunal finit donc par résilier le bail, une procédure que la locataire a alors deux mois pour contester. Elle ne donne toutefois aucun signe de vie pendant cette période, à l’issue de laquelle le propriétaire demande à sa banque de refuser le paiement des loyers et fait changer les serrures.

Mais la locataire, ou plutôt ex-locataire, finit par réapparaître. « En 2023, soit un an après la procédure, une avocate m’appelle », explique Me Zeitoun, « elle m’explique qu’elle représente l’ancienne locataire de mon client. Cette dernière aurait essayé de retourner chez elle et, à son retour, constaté que les serrures avaient été changées et que le logement était désormais occupé ». Elle a finalement dû se plier à la décision de justice, faute d’avoir pu répondre à ses obligations légales.

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